Mené par son président Hassan Rohani, l’Iran devrait s’ouvrir davantage sur le monde, notamment grâce à l’Internet 3G. Toutefois, ce n’est pas l’avis du grand ayatollah Nasser Makarem Shirazi qui a lancé la semaine dernière une fatwa contre l’internet haut débit.
« Les informations, vidéos et photos immorales et inhumaines » doivent être exclues d’Internet. Il en est de même pour les rumeurs susceptibles d’ébranler les fondations de la famille. C’est en ces termes que le grand ayatollah a formulé la fatwa contre l’Internet 3G.
Selon l’ayatollah Nasser Makarem Shirazi, « Internet viole la charia » et doit être verrouillé de façon à contrôler les contenus jugés incompatibles avec les préceptes musulmans. D’après lui, cette fatwa a été lancée à l’initiative d’un groupe de cyberactivistes iraniens inquiets de la « corruption de la jeunesse ».
« L’Internet halal » sous surveillance
L’investiture du président Rohani, favorable à une plus grande ouverture sur le monde, a suscité l’ire de l’opposition iranienne. Toutefois, Hassan Rohani tient bon et déclare que « le peuple d’Iran [doit pouvoir] accéder et utiliser confortablement toute l’information au niveau mondial ».
Favorable à un Internet halal sous surveillance, l’opposition politique a dénoncé la position du ministre des communications. En effet, si ce ministre poursuit sa réforme de l’Internet, l’opposition se dit prête à le destituer. Vaille que vaille, le ministre se dit prêt à poursuivre son vaste plan d’exploitation des licences 3G.
Cette réforme représente une avancée inédite pour les citoyens iraniens depuis la fin de la présidence de Mahmoud Ahmadinejad. Durant sa présidence, de 2005 à 2013, son gouvernement n’avait eu de cesse de censurer l’accès aux réseaux sociaux Twitter et Facebook ou de la plateforme interactive de partage de vidéo Youtube. Alors que seuls 54% de la population ont accès à Internet , l’ouverture de l’Internet 3G permettrait l’accès à une plus grande partie de la population.
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