Un projet de loi contre la circoncision a été présenté au Parlement islandais.
Selon le texte, la circoncision non-médicale pratiquée avant l’âge de 18 ans doit être interdite pour les hommes. Le texte déposé par la députée Silja Dögg Gunnarsdóttir, assimile la circoncision masculine aux mutilations génitales des femmes, qui sont interdites depuis 2005 et punies d’une peine maximum de 6 ans de prison.
La circoncision à été qualifiée de « violation des droits de l’homme », car elle exposerait les jeunes garçons à des « infections et cause des douleurs considérables » selon le texte.
Celui-ci stipule également que si un garçon souhaite être circoncis pour des raisons culturelles ou religieuses, il devra attendre d’atteindre « un âge auquel il comprend ce que cet acte implique ».
L’Islande, pays d’un peu plus de 330 000 habitants compte très peu de juifs et de musulmans. D’ailleurs, seule une vingtaine de circoncisions seulement auraient été pratiquées depuis 2006.
Une interdiction qui constituerait « une dangereuse atteinte à la liberté de religion »
Pour autant, les représentants des trois religions monothéistes jugent cette proposition inacceptable.
Elle «constitue une dangereuse atteinte à la liberté de religion» et risque de «stigmatiser certaines communautés», souligne le cardinal Reinhard Marx, président de la Commission des Episcopats de la Communauté européenne (Comece).
«La criminalisation de la circoncision est une mesure très grave qui suscite de profondes inquiétudes», ajoute t-il dans un communiqué.
« Le rituel commun au judaïsme et à l’islam pourrait être un nouveau champ de bataille sur la liberté religieuse », écrit aussi the Guardian.
«Le but de la proposition n’est pas de stigmatiser la religion», s’est défendu Silja Dögg Gunnarsdóttir. L’objectif est de « protéger les enfants et leurs droits », a t-elle rétorqué.
Mais pour Salmann Tamimi, le président d’une des deux associations musulmanes d’Islande (elles comptent environ 1000 membres), cette proposition est « une attaque faite à la religion » a t-il fait savoir. Il se dit également préoccupé par l’impact de cette loi sur la petite communauté juive du pays ( les juifs représenteraient 0,1 % de la population, soit moins de 320 personnes, selon le Pew Research Center).
Les débats au Parlement ont commencé le 8 février. Le vote devrait avoir lieu en juin. Les autorités religieuses craignent déjà que d’autres pays européens ne suivent l’Islande dans cette interdiction.