Depuis la guerre des Six Jours de 1967, le plateau de Golan appartenant à la Syrie est occupé par Israël. Netanyahu a déclaré que « le Golan restera toujours dans les mains d’Israël » et a provoqué la communauté internationale en délocalisant son Conseil des ministres sur le plateau annexé.
Voilà maintenant trente-cinq ans qu’Israël a annexé le Golan à son territoire. Une annexion condamnée par la communauté internationale, puisqu’elle enfreint la résolution 497 du Conseil de sécurité de l’ONU. Pour la première fois, Israël a organisé son Conseil des ministres à Maaleh Gamla, sur le plateau du Golan, où 30 000 colons israéliens sont aujourd’hui établis. Le Premier ministre israélien y a réaffirmé son intention de ne pas quitter le plateau stratégique : « Je veux que ce soit clair, le Golan restera toujours dans les mains d’Israël et nous ne nous en retirons jamais », a-t-il déclaré.
« La frontière ne bougera pas », selon Netanyahu
Le Premier ministre israélien a ajouté que « le Golan faisait partie d’Israël dans les temps bibliques comme en témoignent les dizaines de synagogues anciennes autour de nous. Aujourd’hui il fait partie de l’Israël des temps modernes. » Netanyahu a beau violer une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, il n’en démord pas : « Il est temps que la communauté internationale reconnaisse la réalité, il est temps qu’après 50 ans elle reconnaisse enfin que le Golan restera à jamais sous souveraineté israélienne, a-t-il affirmé. Quel que soit ce qui se passe de l’autre côté (en Syrie, ndlr), la frontière ne bougera pas. »
Une sortie qui correspond à un espoir des autorités internationales de régler, à moyen terme, la crise syrienne. Alors que la guerre fait rage en Syrie — elle a fait plus de 270 000 morts, selon l’ONU —, les autorités internationales veulent mettre toutes les puissances autour de la table pour discuter de l’avenir du pays. Le Premier ministre israélien redoute certainement que l’ONU mette la pression sur son pays et ordonne un retrait du plateau de Golan que l’Etat israélien administre depuis 1981. Sa déclaration de la semaine dernière est donc une réponse claire aux intentions des Nations unies. En substance, Netanyahu admet qu’il faut trouver une solution de sortie de crise pour la Syrie… mais pas aux dépens d’Israël.
Assad a été « un lion au Liban et un lapin au Golan »
A John Kerry, le secrétaire d’Etat des Etats-Unis, et à Vladimir Poutine, le président russe, Netanyahu a donné ses exigences : « Nous ne nous opposerons pas à un accord sur la Syrie à condition qu’il ne se fasse pas aux dépens de l’Etat d’Israël et que les forces de l’Iran, du Hezbollah et de Daesh soient expulsées de Syrie. » Israël craint une offensive du Hezbollah, qui cherche à établir des bases sur le Golan. Le chef politique de la communauté druze du Liban, Walid Joumblatt, avait déclaré que le régime syrien « se conduit comme un lion (« Assad » signifie « Lion ») au Liban et un lapin au Golan. » La négociation de la communauté internationale en vue de la paix en Syrie pourrait bien redistribuer les cartes sur ce plateau illégalement occupé depuis 1981.