Après avoir demandé la grâce d’Elor Azaria, le soldat israélien qui avait exécuté un Palestinien immobilisé à terre, le ministre israélien des Transports et des Renseignements, Yisrael Katz, se fait une nouvelle fois remarquer en estimant qu’un prisonnier palestinien n’a pas à demander d’être bien traité en prison. Pire, pour Yisrael Katz, mieux vaut la peine de mort que d’offrir des conditions décentes de détention aux prisonniers politiques. Le ministre des Transports et des Renseignements visait Marouane Barghouti, qui a incité les prisonniers à entamer, depuis hier, une grève de la fin pour protester contre les conditions de détention. Hier, le membre du Likoud a écrit sur Twitter : « Quand un méprisable meurtrier comme Barghouti proteste en prison pour demander de meilleures conditions, alors que les proches de ceux qu’il a tués souffrent toujours, il n’y a qu’une seule solution : la peine de mort pour les terroristes. »
« Au lieu d’avoir ce qu’il mérite, il proteste ! »
Le ministre de Netanyahu aurait donc préféré que Barghouti soit condamné à mort. Yisrael Katz a d’ailleurs indiqué que « la loi actuelle permet l’application de la peine de mort aux terroristes », même si elle n’a pas été prononcée depuis 1962. Interrogé par une radio israélienne, Katz a réitéré ses propos, indique The Times of Israel : pour lui, l’appel à une grève de la faim est « une situation inacceptable » et Marouane Barghouti « aurait évidemment dû être condamné à mort, mais au lieu d’avoir ce qu’il mérite, il proteste pour de meilleures conditions. » Il y a deux ans, ce même ministre avait d’ailleurs tenté de faire passer une loi qui aurait facilité la peine de mort pour les Palestiniens accusés de terrorisme. Netanyahu s’y était alors opposé. A défaut de pouvoir exécuter Barghouti, l’administration pénitentiaire israélienne a transféré le membre du Fatah dans une prison dans laquelle il a été placé à l’isolement.