Dix-huit mois. Voilà ce que vaut aujourd’hui la vie d’un Palestinien. Là où la justice israélienne aurait pu envoyer un message fort, elle a finalement choisi, en quelque sorte, de faire d’un assassin un héros. Qui plus est un représentant de son armée. Et l’on n’est pas ici dans un fait de guerre : le soldat Elor Azaria avait achevé, avec son arme, un Palestinien immobilisé au sol. Pourtant, la vidéo, filmée à l’époque par l’ONG B’Tselem, montrait bien que le militaire avait littéralement exécuté l’homme palestinien, blessé et au sol. Après un procès, Elor Azaria vient d’être condamné à dix-huit mois de prison seulement.
Le plus grave, c’est qu’aujourd’hui, le militaire n’est pas vu comme un coupable mais, au contraire, érigé en héros. Selon plusieurs sondages, Elor Azaria est aujourd’hui un héros pour près de sept Israéliens sur dix. Pire, plusieurs personnalités politiques de premier rang ont explicitement soutenu le jeune militaire. Comme Avigdor Lieberman, qui a osé donner l’accolade à Elor Azaria lors d’une audience du procès. Même des députés du Likoud, le parti du Premier ministre, se sont laissés aller à des séances de selfies avec le soldat. Lorsqu’on voit Naftali Bennett ou Avigdor Lieberman prendre fait et cause pour l’assassin, on se dit forcément que la démocratie autoproclamée d’Israël a lancé un message fort en infligeant une peine minime à un assassin de Palestinien. La paix ne semble pas pour demain.