Lorsqu’on évoque le Paris Saint-Germain, on voit une équipe de millionnaires courir après un ballon. Mais contrairement à une idée reçue plutôt tenace, la formation au PSG reste efficace : derrière Nîmes, le Paris Saint-Germain est l’équipe de Ligue 1 qui laisse le plus de temps de jeu aux joueurs formés au club.
Le club de la capitale a, un temps, tenté de s’ouvrir à la banlieue. Avec notamment Nicolas Anelka. « Je représente la banlieue parce que je viens de Trappes. Il y a un travail à effectuer auprès des jeunes de banlieue qui veulent réussir. Et on va travailler ensemble pour aboutir à quelque chose », expliquait le joueur en 2000.
Dix-huit ans plus tard, force est de constater que cette ouverture vers la banlieue n’est pas le succès escompté. Certes, dans l’effectif, on trouve Mbappé. Mais ce dernier a été formé à Bondy, puis à Clairefontaine, et non au PSG. Et si le lien entre les quartiers populaires et le PSG se créait par un autre canal que celui du ballon rond ?
Pour ce faire, le club de la capitale peut compter sur un ancien sportif engagé : Djamel Bouras, qui avait en 2002 déclaré que « la France d’aujourd’hui, c’est le mélange », lorsqu’il appelait à faire barrage au FN.
« Si on peut aider les jeunes… »
Ce vendredi soir, le PSG judo a organisé son inauguration officielle. A l’image du PSG football, cette soirée prévue au Dojo du CMG de Porte d’Italie s’annonçait huppée. Mais la politique de la section judo a montré une volonté d’aller vers la banlieue. A la tête du PSG judo, Djamel Bouras veut en tout cas aller chercher de nouveaux talents à la périphérie de Paris, mais également apporter une touche de social.
Interrogé par le Parisien, Bouras explique la stratégie du PSG judo dans les banlieues. « Dans certains quartiers populaires, on créera du judo en apportant des tatamis, des kimonos tout en donnant un coup de main au niveau scolaire », explique-t-il. Là où la section foot s’appuie sur de nombreuses stars, le PSG judo compte former ses propres jeunes.
« On a recruté des jeunes de 15, 16, 17 ans pour pouvoir les aider à devenir des champions, explique l’ancien judoka. Le haut niveau, c’est bien, mais ‘ne pas prévoir, c’est déjà gémir’, comme disait Léonard de Vinci. Si on n’est pas formé à autre chose, ça peut devenir très compliqué derrière. Alors si on peut aider les jeunes… »
Avec un objectif : les JO 2024 qui auront lieu à Paris. Avec Teddy Riner en tête d’affiche, Bouras espère « réussir à mener des jeunes au titre de champion du monde ou à l’or olympique. » Ce qui « serait pour (lui) encore plus valorisant que (son) titre olympique », avoue l’ancien champion qui espère bien faire grandir la nouvelle section judo du Paris Saint-Germain.