Le groupe de jeunes saoudiens « Jisr », le Pont, a publié un clip satirique qui met en lumière la kafala et l’injustice de ce régime. La vidéo critique ce système de parrainage instauré en Arabie Saoudite et dans tous les pays du Golfe qui oblige les migrants à travailler sous l’égide d’un parrain et dans des conditions parfois inhumaines. Une pratique pas très halal dans un pays où les préceptes de l’islam sont censés être respectés.
De l’humour noir pour dénoncer l’esclavage
« Je n’ai pas peur de mon parrain » ! C’est ainsi que ce clip a été baptisé. De l’humour noir couplé à une critique acerbe est la recette choisie par le groupe « Jisr » pour dénoncer les injustices que subissent les ouvriers étrangers sous l’égide de leurs parrains. Le clip met en scène des travailleurs du Pakistan et du Bangladesh. Ces derniers disent « qu’ils n’ont pas peur de leurs parrains (kafil) qui les terrorisent ». Cette satire, produite par le groupe d’humoristes saoudiens Telfaz 11, a été vue plus de 900 000 en une semaine.
Le système de la kafala : une pratique pas très halal au pays du halal
Le système de la kafala met des travailleurs essentiellement africains et asiatiques au service de leurs parrains saoudiens tout en les empêchant de quitter le pays ou de changer d’emploi. Il s’agit d’un régime très controversé qui fait travailler des étrangers dans des conditions difficiles et leur fait subir des travaux pénibles et forcés. En novembre 2014, 90 organisations non gouvernementales ont appelé les pays du Golfe à revoir le système de la kafala. Rothna Begum, une chercheuse de Human Rights Watch a déclaré à ce propos : « Que ce soit l’étendue des abus contre les employés de maison cachés du monde extérieur ou le bilan choquant des morts parmi des ouvriers de construction, le sort des migrants dans le Golfe exige une réforme urgente et profonde ».
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— ActuElles (@ActuElles) 8 Décembre 2014
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