Comme chaque soir, Mouloud Achour présentait son « Gros Journal ». Ce lundi, il a reçu Kery James pour une interview d’une rare tendresse.
Il est des émissions qui apostrophent, par leur singularité, par la façon dont le journaliste réussit à s’effacer pour laisser s’exprimer l’invité. C’est le cas du « Gros Journal », sur Canal+. Et parfois, il est des invités qui marquent le téléspectateur. Kery James, interviewé hier soir par Mouloud Achour, est de ceux-là. Présenté comme « une des légendes vivantes du rap français », ce dernier venait présenter son nouvel album, « Mouhammad Alix ». Et le chanteur a réussi avec ses mots toujours percutants à expliquer la vision qu’ont les jeunes des quartiers populaires, qu’il disait à l’époque dans son titre « Banlieusards » n’être « pas condamnés à l’échec. »
Une « deuxième France » stigmatisée et inaudible
Dans le dernier clip de Kery James, Claude Guéant, Harlem Désir ou encore Jean-François Copé y sont représentés comme des racailles. « J’ai voulu rappeler le cumul des mandats, la corruption et la délinquance dans les hautes sphères », explique-t-il, prenant plaisir à « inverser » les rôles après la célèbre phrase de Nicolas Sarkozy sur les racailles de banlieue. Le rappeur regrette que l’ex-président ait « divisé la France en deux » et « stigmatisé les mêmes. » D’ailleurs, le chanteur assure faire partie de « la deuxième France », celle « qui est stigmatisée, celle qu’on entend que rarement. » Mouloud Achour demande ensuite si en tant que musulman et père de famille, Kery James se sent bien en France. Le chanteur décrit « un pays qui (l)’a discriminé à l’origine en tant que Noir, en tant que banlieusard, en tant que rappeur (…) et en tant que musulman. » « C’est difficile d’envisager un avenir sur le long terme pour mes enfants en France », résume le rappeur.
L’interview de Kery James par Mouloud Achour est à retrouver ici :
Ou sur Clique TV en version longue :