Lors d’un discours fort, le président de l’Arakan Rohingya national organisation, Nurul Islam, est revenu sur l’épuration ethnique dont sont victimes les Rohingyas. Alors que se profile la mousson, à la frontière du Bangladesh, l’homme a dénoncé les injustices et la volonté, de la part des autorités birmanes, de vouloir « faire disparaître » les Rohingyas.
C’est lors d’une conférence internationale sur Arakan qui avait lieu mercredi en Allemagne que le leader Rohingya s’est exprimer. Et il n’a pas mâché ses mots : « L’objectif est d’éradiquer la communauté musulmane d’Arakan », a ainsi déclaré Nurul Islam, qui a rappelé que « les Rohingyas sont la population autochtone d’Arakan, leur statut a été reconnu dans un rapport publié par le gouvernement colonial britannique en 1840 et tous les accords le confirment. »
Les Rohingyas moins bien traités que les animaux
Le président de l’Arakan Rohingya national organisation accuse l’armée birmane d’avoir « semé l’hostilité parmi les habitants d’Arakan » et de travailler désormais « à détruire notre peuple. » Pour ce faire, dit-il, les autorités « interprètent les lois pour leur propre bénéfice et l’injustice ethnique, religieuse et politique continue, dans le but d’éradiquer la communauté musulmane d’Arakan. »
Les Rohingyas sont « privés de leurs droits à la liberté depuis soixante ans », déplore Nurul Islam, qui estime que la population musulmane a encore moins de droits que les animaux : « Les animaux ont le droit de passer d’un pâturage à un autre, mais nous n’avons pas le droit de bouger et même le droit à la vie nous est refusé », a-t-il affirmé.
Depuis qu’ils ont fuit, les Rohingyas n’ont pas vu leur situation s’améliorer. Nurul Islam indique en effet que des tentatives pour expulser les Rohingyas sont régulièrement mises en place. Malgré l’autorisation de revenir en Birmanie, les Rohingyas « seraient placés dans des camps de détention » s’ils revenaient chez eux, a prévenu le leader birman qui veut que son peuple « bénéficie des même droits que les autres groupes ethniques du pays. »