mardi 26 novembre 2024
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La Chine utilise une application mobile pour surveiller les musulmans ouïghours

Un rapport de Human Rights Watch (HRW) publié aujourd’hui révèle des détails sur la surveillance de masse utilisée par la Chine à l’encontre de la population turcophone ouïghoure.

Selon ce document de 68 pages intitulé « Les algorithmes de la répression en Chine : Rétro-ingénierie d’une application de surveillance de masse utilisée par la police du Xinjiang », la police utiliserait notamment une application mobile pour traquer les comportements des musulmans de cette région.

Cette application, liée à une « plate-forme intégrée des opérations conjointes » (IJOP) utilisée par la police, permet de collecter des données personnelles et de signaler les individus qui constitueraient une menace. Elle permet ainsi de collecter des informations sur la taille, le poids des individus, leur groupe sanguin, leur affiliation politique ou religieuse…

Le rapport révèle que les autorités du Xinjiang auraient donc établis grâce à ces données 36 catégories d’individus. Parmi elles, les personnes ayant cessé d’utiliser des smartphones, celles qui ont « peu d’interactions sociales avec leurs voisins » et celles qui « ont collecté de l’argent ou des matériaux pour les mosquées avec enthousiasme ».

« Pour la première fois, nos recherches démontrent que la police du Xinjiang recueille illégalement des informations sur des habitants même quand leurs activités sont tout à fait légales, afin de prendre des mesures contre certains d’entre eux  », a déclaré Maya Wang, chercheuse senior sur la Chine auprès de la division Asie de Human Rights Watch.

La plateforme IJOP surveille également les déplacements des personnes en localisant leurs téléphones, véhicules et cartes d’identité. Les consommations d’électricité et de carburant des habitants sont enregistrées. Des paramètres qui permettent de contrôler et de limiter la circulation des personnes. Une personne consommant plus d’électricité que la normale ou quittant le secteur où elle est domiciliée sans autorisation de la police peut donc faire l’objet d’une enquête.

L’application se veut être un moyen de lutter contre le terrorisme et de « repérer les adhérents au wahabbisme », considérés comme des radicaux. Mais « nos analyses du système de l’IJOP laissent penser que la collecte d’informations afin de lutter contre le véritable terrorisme ou la violence extrémiste n’est pas l’objectif central du système », écrit HRW dans son rapport.

La police traque enfin l’utilisation des messageries telles que WhatsApp, LINE et Telegram, dont les installations sont perçues comme un comportement suspect.

Selon le rapport, un certain nombre de personnes ont déclaré que leurs proches ou eux-mêmes avaient été arrêtés pour avoir installé WhatsApp ou un réseau privé virtuel (VPN) sur leur téléphone lors des contrôles effectués par les autorités.

« Sous la présidence de Xi Jinping, le régime répressif chinois est devenu un cauchemar dystopique pour les musulmans du Xinjiang », conclu Maya Wang.

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