C’est ce qu’on appelle enfoncer une porte ouverte. En proposant une pétition sur le thème « Face à l’islamisme, la République ne doit pas trembler », Mohamed Sifaoui, le président de l’association Onze janvier, Zineb El Rhazoui, journaliste à Charlie Hebdo et bien d’autres alimentent une nouvelle fois la méfiance vis-à-vis de la communauté musulmane française.
Marianne de demain … pic.twitter.com/54hSNQhKrF
— Mace-Scaron Joseph (@MaceScaron) July 16, 2015
On le sait, ces personnalités se sont élevées contre l’islamisme, mettant souvent dans le même lot l’extrémisme et la religion, pratiquée tout à fait normalement par la quasi totalité des musulmans de France. Dans cette pétition, les signataires affirment trouver « inacceptable que cette instance, appelée CFCM, traversée par des courants vecteurs de l’islam politique et par d’autres, liés à des Etats étrangers ne respectant pas les principes laïques ni les règles de la démocratie, puisse usurper une représentation de plus de cinq millions de musulmans de France. » Des signataires qui répondent à cet appel signé… Marianne. Le magazine avait réalisé un dossier pour dénoncer les « complices de l’islamisme », parmi lesquels Beur FM.
L’arabe menée à « l’obscurantisme islamiste »
Un dossier à charge qui avait bien entendu fait polémique. Aujourd’hui, Marianne veut décider qui doit représenter l’Islam en France. Sa vision de l’Islam, forcément. Un magazine qui veut ériger Mohamed Sifaoui en interlocuteur privilégié de la communauté musulmane. Ce même Sifaoui qui avait indiqué que la langue arabe mène à « l’obscurantisme islamiste », sur France 5. Marianne veut que les Français luttent « ensemble contre la misogynie, le racisme, la xénophobie, l’antisémitisme et l’homophobie. » En oubliant une nouvelle fois de parler d’islamophobie.
Dans sa pétition, Marianna assure : « Oui l’islam spirituel, lorsqu’il accepte de se soumettre aux lois et aux règles intangibles de la nation française, peut se fondre harmonieusement et s’exprimer sereinement et dignement dans la République. » Le magazine oublie qu’avant d’être des musulmans, ces derniers sont des Français. Qui se soumettent donc aux lois et aux règles intangibles de la nation française. Cette pétition n’a d’autre conséquence, une nouvelle fois, de stigmatiser une communauté qui – rassurons les journalistes de Marianne – applique les lois en vigueur en France et non la charia.
Face à l’islamisme, la République ne doit pas trembler