Hier, le collectif des Hijabeuses a contesté l’article 1 du règlement de la Fédération française de football (FFF) devant la justice. Un article qui interdit « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance politique, philosophique, religieuse ou syndicale ». Lors de l’audience, le rapporteur public s’est rangé du côté des plaignantes et a estimé qu’il fallait effectivement supprimer cet article.
Il faut savoir, comme l’indique la presse, que le rapporteur public dit le droit. C’est pourquoi son avis est généralement suivi. Le rapporteur s’est notamment basé sur plusieurs fédérations internationales, comme la FIFA mais aussi l’Ifab (International Football Association Board) qui autorisent le port du hijab depuis plus de dix ans. La raison ? Le hijab est, selon elles, un signe culturel et non religieux.
Et puis, précise le rapporteur public, pourquoi interdire le hijab si l’on admet les signes de croix de joueurs entrant sur la pelouse, par exemple. Dans d’autres sports, comme le rugby, on voit également le Stade Toulousain verser de l’eau bénite sur les lignes d’en-but. Autoriser le hijab serait une preuve de bon sens pour la FFF et cela permettrait d’accueillir plus de joueuses.
Mais pour Gérald Darmanin, qui a décidé de faire pression sur le Conseil d’Etat, accepter la suppression de l’article 1 de la FFF ferait le jeu des « associations communautaristes » et contreviendrait à la laïcité. « On n’a pas à porter des vêtements religieux quand on fait du sport, estime le ministre de l’Intérieur. Quand on joue au football, vous n’êtes pas obligé de savoir la religion de la personne en face de vous. Le permettre serait un coup de canif très fort contre le pacte républicain ».
Certes, mais cette sortie est aussi un coup de canif très fort contre la justice. La FFF, plus sage même si elle est habituée aux polémique contre les musulmans, a décidé d’attendre la décision, mi-juillet, de la justice.