Le 1er janvier dernier, une élue sunnite de Beyrouth a assisté avec d’autres politiques à une messe célébrant la Journée mondiale de la paix.
Alors que les fidèles s’avançaient vers le prêtre au moment de la communion, la députée Roula Jaroudi a fait de même.
Le religieux savait visiblement qu’elle était musulmane et a simplement posé le récipient contenant les hosties sur sa tête, en signe de bénédiction.
Mais cette scène, prise en photo, a ensuite fait le tour des réseaux sociaux. Si certains y ont vu un symbole de fraternité et de coexistence, beaucoup d’internautes se sont scandalisés. La jeune députée a alors réagi dans un premier communiqué :
« Les rites et le respect des coutumes d’autrui ne modifient pas la foi intime et ne transforment pas le musulman en renégat », s’est t-elle justifiée. « Je ne suis pas la première musulmane à entrer dans une église et je ne serai pas la dernière ».
Mais l’autorité sunnite libanaise Dar El-Fatwa n’a pas souhaité en rester là et a demandé à l’élue de prononcer à nouveau son allégeance à l’islam.
Roula Jaroudi a donc été reçue il y a quelques jours par le secrétaire général de l’instance religieuse sunnite ainsi que des cheikhs, selon les informations de l’Orient le jour. Elle a dû s’expliquer sur cette affaire et exprimer de nouveau son attachement à l’islam.
« Mon geste n’était pas prémédité, je me suis excusée auprès de Dieu », a écrit la femme politique libanaise dans un second communiqué, publié à l’issu de cet entretien.
Mais la polémique continue depuis. Des défenseurs du dialogue-islamo chrétien estiment qu’elle n’aurait pas dû céder aux demandes des instances religieuses, tandis que des internautes demandent sa démission.