L’ancien ministre saoudien de la Justice est depuis 2016 le dirigeant de l’organisation panislamique sunnite, basée à La Mecque. Cette organisation est souvent considérée comme un bras diplomatique du royaume saoudien, et comme un instrument de diffusion du wahhabisme, version saoudienne et très puritaine de l’islam.
« Nous soutenons totalement le contenu de discours du président français M. Macron en avril dernier quand il a parlé de +l’islam politique+ », a déclaré M. Al-Issa lors d’une Conférence internationale pour la paix, qui réunit à Paris des hauts dignitaires religieux de nombreux pays musulmans mais aussi les responsables français des cultes catholique, juif, protestant et orthodoxe. « Comme l’a dit le président, cet islam politique représente une menace et une (source de) division dans la société », a-t-il ajouté.
Le secrétaire général de la LIM, qui était traduit de l’arabe en français, a insisté sur l’importance pour les musulmans de France de « respecte(r) la constitution de leur pays, ses lois, sa culture ».
« Tous les musulmans en Europe devraient respecter les constitutions, les lois et les cultures des pays où ils vivent », a-t-il ajouté. « Ils ne devraient pas accepter l’importation de fatwas et des idées étrangères ».
« Nous sommes là pour renforcer les efforts de cohésion sociale de la République française et refusons totalement toute (…) immixtion dans les affaires intérieures de tout pays, notamment dans les affaires religieuses », a-t-il insisté, assurant que son organisation, « internationale » et « indépendante », n’appartenait « à personne ».
La LIM a « adopté une vision nouvelle pour faire face au fanatisme, à la violence, au terrorisme », a-t-il affirmé, en prenant « des initiatives et des programmes pratiques ».
Il a loué « la ville de Paris (…), capitale de la culture, de la liberté intellectuelle ».
Avant l’ouverture de cette conférence, sa présence comme coorganisateur avait été dénoncée par une vingtaine de manifestants. Parmi eux, Zineb El Rhazoui, ex-journaliste du journal Charlie Hebdo ciblé par une sanglante attaque jihadiste en 2015, a fustigé le fait que M. Al-Issa, « l’auteur de la condamnation à dix ans de prison de Raïf Badawi », un blogueur saoudien emprisonné pour « insulte » à l’islam « vienne nous apprendre la tolérance et la paix ! »