Depuis le lundi 29 février, la Cour suprême du Bangladesh a commencé à examiner une pétition déposée par des écrivains, un ancien juge à la Cour suprême, des éducateurs et activistes culturels en 1988, indique La Croix. Cette pétition — dont les signataires sont, pour plusieurs d’entre eux, décédés, précise le journal chrétien — demandait de revoir le statut de « religion officielle du pays » accordé à l’Islam la même année. Les 15 signataires de la pétition demandaient un retour à la laïcité, statut déclaré depuis l’indépendance du Bangladesh en 1972.
Le Bangladesh entre craintes et espoirs
Dans un pays où 90 % de la population est musulmane, l’appel au retour de la laïcité a été justifié par les autres « minorités » religieuses par des craintes de la multiplication d’actes violents envers eux. En effet, le Bangladesh vit une période de tensions entre les communautés religieuses, qui s’est illustrée par de graves incidents : la décapitation d’un prêtre hindou, des attaques à la bombe contre les chiites, l’exécution de plusieurs blogueurs athées, etc.
A l’intérieur du pays, les non-musulmans ont salué l’ouverture de l’audience et ont exprimé leur espoir quant à la décision du tribunal. « Les récentes attaques des extrémistes sur les minorités religieuses sont une conséquence indirecte de l’inscription dans la Constitution d’une religion d’Etat », indique Mgr Bejoy N. D’Cruze, évêque de Sylhet, au nord-est du pays, et président de la Commission pour le dialogue interreligieux de la Conférence des évêques catholiques du Bangladesh.