En janvier et en février 2016, Israël a détruit plus de maisons et bâtiments construits avec l’aide internationale en Cisjordanie qu’en 2015, indique l’AFP, qui cite un bureau de l’Organisation des Nations unies.
En effet, 121 structures — financées entièrement ou partiellement par des donateurs internationaux — ont déjà été détruites cette année, contre 108 pour toute l’année dernière. Parmi ces bâtiments détruits, des maisons, mais également « au moins » une école et des abris pour animaux. Une statistique « alarmante », selon Robert Piper, coordinateur de l’Onu pour les questions humanitaires dans les Territoires palestiniens. Celui-ci assure que l’Onu va « protester auprès des autorités israéliennes, comme beaucoup le font déjà dans la communauté diplomatique. » De leur côté, les autorités israéliennes indiquent que ces 121 structures étaient illégales, car construites sans permis. Or, les permis de construire sont presque impossibles à obtenir, rétorquent les Palestiniens.
En février dernier, Robert Piper s’était déjà inquiété que « plus de 400 Palestiniens » aient été « déplacés de leurs domiciles, soit plus de la moitié du nombre total de Palestiniens déplacés pour l’ensemble de 2015. » « La plupart des démolitions en Cisjordanie s’appuient sur des motifs juridiques fallacieux selon lesquels les Palestiniens ne possèdent pas de permis de construire », ajoutait-il, précisant que dans cette zone de Cisjordaine, « les chiffres officiels israéliens indiquent que seulement 1,5 % des demandes de permis palestiniens sont approuvées de toute façon. » Le coordinateur de l’Onu posait cette question : « Alors que reste-t-il comme options juridiques pour un Palestinien respectueux de la loi ? » Et Robert Piper de rappeler Israël à l’ordre : « Le droit international est clair, les Palestiniens en Cisjordanie ont le droit à un logement convenable et le droit de recevoir une aide humanitaire. En tant que puissance occupante, Israël est tenu de respecter ces droits. »