Le business halal se développe actuellement en Russie, aidé selon une spécialiste du sujet, par les relations tendues entre la Russie et l’Occident.
En Russie, qui compte un peu plus de 16 millions de musulmans, soit 11,7 % de sa population totale, le business du halal est un sujet « brulant », explique la spécialiste de la finance Madina Kalimoullina dans une interview au magazine russe Afisha. Elle affirme qu’« avec la situation liée à l’Ukraine et aux sanctions, la Russie s’oriente plus vers l’Orient. »
Moscou suit désormais de plus en plus la tendance mondiale concernant le développement de produits et de services halal. Avec une approche qui diffère de la vision européenne : pour Madina Kalimoullina, « à un moment où les gens ont une représentation tellement altérée de l’islam, véhiculée par les médias, le fait de mettre l’accent sur les musulmans risque d’effrayer une bonne partie de la clientèle potentielle. Vous avez des produits ou des services respectant les normes halal, c’est très bien, proposez-les à l’auditoire musulman, mais ils doivent aussi être accessibles aux autres. »
Le halal en Russie se développe grâce aux sanctions alimentaires
C’est ainsi que, précise la gérante de l’exposition annuelle Moscow Halal Expo, « dans les magasins alimentaires halal, 60 % des clients sont des gens laïcs. » Pour elle, il s’agit d’« une approche qui est juste. » Et c’est « grâce aux sanctions alimentaires et à l’interdit sur l’import de viandes, que les productions halal se développent activement. » Selon Madina Kalimoullina, « toute cette situation a donné une énorme impulsion aussi au développement des finances islamiques. »