mercredi 30 octobre 2024
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Péril islamique : l’ancien maire de Sarcelles toujours en guerre

Dans une interview pour l’émission Bourdin Direct, François Pupponi a estimé que les réseaux salafistes prenaient trop de place à Sarcelles et dans les quartiers, au détriment des services publics. 

« Les associations historiques sont maintenant fatiguées. Leurs responsables ont porté ces quartiers à bout de bras pendant 20 ou 30 ans, donc ils passent la main. Elles sont remplacées par des associations qui sont pour la plupart dans des réseaux salafistes. Ils se présentent à visage découvert, disent qui ils sont, et proposent aux familles du soutien scolaire, de l’aide sociale. C’est légal, et ça s’organise depuis plusieurs années », a t-il déclaré le 16 novembre. 

« On peut avoir une certaine inquiétude de voir cette partie de l’islam prendre une place de plus en plus importante dans ces territoires », a t-il ajouté. 

Le député fait le lien entre la montée de ces associations salafistes et la baisse des crédits alloués aux municipalités de banlieue. Mais si François Pupponi a toujours axé sa politique sur la défense des banlieues en s’en proclamant porte-parole, il a pourtant récemment été accusé de clientélisme et sa gestion de la ville a été remise en cause.

La politique de François Pupponi vivement attaquée

Dans un article du Monde diplomatique en août 2017, le journaliste pointe « les propos creux sur le vivre-ensemble » de l’ancien maire de Sarcelles, qui cherchent à « dissimuler la mise en concurrence des communautés nationales et religieuses ». Il note aussi un « dédain » à l’égard de la jeunesse vivant en banlieue et une « hostilité envers les initiatives des habitants ». L’élu PS aurait notamment déclaré que « la plupart des jeunes de banlieue mentent comme ils respirent ». 

Hocine Ras, jeune militant associatif à Sarcelles et cité dans cet article, confirme les accusations à l’encontre de François Pupponi. « N’est ce pas plus important de parler de sa condamnation?! (F.Pupponi a été condamné en octobre dernier pour diffamation à l’encontre de Nabil Koskossi, l’un des organisateurs de la manifestation pro-palestinienne interdite en juillet 2014, ndlr). De sa mauvaise gestion de notre ville?! Du clientélisme sauvage et intempestif, mais aussi de la division des communautés qu’il a mis en place depuis des années ? » écrit-il suite aux derniers propos de l’homme politique. 

« Il crie à l’islamisation, mais nous attendons des preuves »

Selon lui, ce n’est pas la première fois que l’élu « crie à l’islamisation » à Sarcelles et dans les quartiers. « F. Pupponi a souvent parlé de ces associations musulmanes controversées mais nous ne les avons jamais vues à Sarcelles. Nous attendons qu’il nous apporte des preuves. Il n’y a eu aucun reportage sur elles et les journalistes n’ont jamais constaté d’islamisation de la ville », rapporte t-il. Par ailleurs, ni Pupponi ni personne du paysage politique français n’a donné une définition du terme “salafiste” mais il est certain qu’il est glissé pour disqualifier toute personne identifiée comme musulmane qui ose exprimer un avis contradictoire.

Il dénonce aussi cette focalisation de François Pupponi sur la communauté musulmane, alors que la ville de Sarcelles est réputée pour être multi-confessionnelle. « Sur un terrain appartenant à la mairie de Paris, des migrants devaient être accueillis. L’ancien maire en a été scandalisé car il y avait des migrants musulmans et il avait peur que cela crée des problèmes avec les autres communautés religieuses. Il a réussi à les faire partir, alors qu’il y avait un élan de solidarité de la part de tous les citoyens », regrette le militant. 

Et pourtant, malgré ce « fantôme islamiste » qui planerait sur la ville, la mosquée de Sarcelles aurait tracté pendant des années pour le maire PS (élu de 1997 à 2007), selon Hocine Ras. « Il a fanfaronné dans les banlieues les premières années, mais il a surtout fait beaucoup de récupération ». 

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