De nombreux médicaments sur le marché contiennent de l’alcool et du porc, mais les musulmans ont le droit de se soigner avec des produits pharmaceutiques dont la composition respecte les préceptes de l’islam et c’est un devoir de les entendre. Après la viande halal, le whisky halal, les bonbons halal, voilà qu’arrivent les médicaments halal.
Les médicaments halal : le pourquoi ?
Le concept des médicaments halal n’est pour certaines personnalités qu’un faux problème car il y a un principe cardinal à respecter : la vie avant la mort. «Etre en bonne santé est nécessaire pour bien pratiquer sa religion. Il faut donc sauver la vie humaine par tous les moyens, quelle que soit l’origine du produit et même s’il contient du porc» explique Majouhb Abdeddaim, secrétaire général de l’Association médicale Avicenne de France. Mais cet avis n’engage que lui ! Il existe en effet de nombreuses situations où le patient n’est pas à l’article de la mort et où il devrait avoir le choix entre telle ou telle formulation, d’autant plus que les ingrédients incriminés ne sont pas les principes actifs des traitements. Si nous avons le choix entre un anti-inflammatoire halal et non halal, nous avons le devoir de choisir celui qui nous convient le mieux, et l’industrie pharmaceutique celui de nous donner ce choix. Les professionnels de l’industrie pharmaceutique ont souligné, ces dernières années, une demande croissante d’information sur le caractère licite des médicaments dans la communauté musulmane. Une simple prescription de traitement de grippe et voilà que la notice est passée au peigne fin pour détecter les ingrédients douteux. Souvent les pharmaciens sont sollicités par des clients cherchant à s’informer sur le caractère halal de tel ou tel composant.
Se soigner au halal est désormais possible
Face à ce besoin réel, un pharmacien de Sidney, Forat Sultan, a eu l’ingénieuse idée de fonder une institution de certification de médicaments halal « Halal Certified medecine (HCM) ». Cette organisation se charge d’étudier les ingrédients des médicaments et de statuer sur leur caractère halal. Les produits qui remplissent les conditions du cahier des charges de l’organisme sont estampillés avec un logo « HCM ». Dans la même vague, en Malaisie, là ou le halal bat son plein, les efforts ont été multipliés pour pouvoir proposer des vaccins halal contre la méningite, l’hépatite et les infections à méningocoque. Ces produits viennent satisfaire les besoins des musulmans qui ne veulent pas se voir injecter des composants non reconnus comme licite par la religion. Voulant répondre à ce souci de licéité, plusieurs firmes pharmaceutiques se lancent dans la course au halal. Mithra, la marque liégeoise a fait certifier halal ses deux soins intimes féminins: un gel et une mousse au pH neutre. Cette firme a trouvé dans le halal un moyen efficace pour conquérir le marché du Moyen-Orient.
Liège: la firme pharmaceutique Mithra s’offre le label «halal» pour deux de ses produits http://t.co/CpRzYHyP #sudpresse
— Sudpresse (@sudpresseonline) 18 Décembre 2012
Les médicaments casher
Tout comme la communauté musulmane, les juifs s’intéressent aussi aux médicaments qu’ils prennent et veillent à ce qu’ils se soient cacher, sauf qu’ils sont allés plus loin dans leurs efforts en développant un guide « des médicaments et des produits de santé casher réservé aux professionnels de santé. » Médiel («Médi» pour médicament et «El», l’un des nombreux noms de Dieu en hébreux) est un guide édité chaque année depuis 1997 par des médecins juifs et des rabbins. Il serait donc intéressant de s’inspirer de l’idée pour élaborer un ouvrage adapté aux besoins de la communauté musulmane dans ce secteur. A quand un guide de médicaments halal?