En 2015, la Ligue de Défense judiciaire des Musulmans (LDJM) avait déposé un recours dans l’affaire des menus de substitution dans les cantines de Chalon-sur-Saône. Un peu plus de deux ans plus tard, après que le Rapporteur Public du Tribunal de Dijon — dont le rôle est de recommander une décision aux juges — avait demandé l’annulation de la décision du maire de Chalon-sur-Saône de supprimer les menus de substitution les jours où du porc est servi dans les cantines scolaires de la ville, le tribunal administratif de Dijon avait rendu un jugement d’annulation de la délibération du Conseil municipal de Chalon.
Mais l’affaire n’est pas encore terminée. Ce 9 octobre, la Cour administrative d’appel de Lyon doit rendre son verdict et choisir de confirmer ou d’infirmer la décision du tribunal administratif de Dijon. Karim Achoui, président de la LDJM, est confiant. L’objectif de l’audience en appel de l’affaire des menus de substitution au porc dans les cantines « est bien évidemment la confirmation de notre victoire en première instance », indique-t-il sur les réseaux sociaux.
Cet appel intervient alors que la justice se penche sur la fin des repas de substitution à Beaucaire. Le maire Rassemblement national de la ville, Julien Sanchez, a en effet décidé lui aussi de mettre fin aux menus sans porc. Julien Sanchez estime que « les gens pourront prendre leurs dispositions s’ils ne souhaitent pas que leurs enfants mangent, ou bien qu’ils touchent ou approchent du porc. » Le maire de Beaucaire dénonce également un « apartheid » favorisé par les menus de substitution.
La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme, le Défenseur des Droits et l’Observatoire de la laïcité se sont tous positionnés contre la suppression des menus de substitution. Pour Nicolas Cadène, rapporteur général de l’Observatoire de la laïcité, « en imposant aux élèves de manger du porc ou de ne pas aller à la cantine », le maire d’une ville qui supprimerait les menus de substitution « n’accorde pas d’attention à l’intérêt de l’enfant. »