Les dirigeants de la mosquée de Montfermeil auront tout tenté pour essayer de sauver leur lieu de culte. Fermée depuis vendredi au public, la mosquée-pavillon de Montfermeil est dans l’impasse. Suite à une décision de justice, elle ne peut en effet plus accueillir les fidèles, ce qui compromet également le projet de grande mosquée financé par les dons de ces derniers. A l’origine de la fermeture, un différend entre les dirigeants de la mosquée et Xavier Lemoine, le maire de Montfermeil, vice-président du Parti chrétien-démocrate. Farid Kachour, vice-président de l’association qui gère la mosquée, a décidé de passer par des intermédiaires pour entrer en contact avec Xavier Lemoine, qui « refuse tout dialogue » avec lui. « Xavier Lemoine s’étant publiquement déclaré catholique, il devrait pouvoir entendre un représentant de son église », espère ainsi Farid Kachour, qui a pris la plume pour écrire à l’Evêque de Seine-Saint-Denis.
« Il serait bon de pardonner les actions du passé de nos anciens représentants »
Dans sa lettre adressée à Monseigneur Pascal Delannoy et au pape François, le secrétaire général de la mosquée de Montfermeil déplore le fait que « Xavier Lemoine s’acharne et s’obstine à nous poursuivre en justice dans le seul but d’empêcher une pratique digne du culte musulman à Montfermeil. » Pour Farid Kachour, les propos tenus par Xavier Lemoine — il avait parlé de « menace musulmane » et de « péril » — ne sont pas dignes d’un catholique. « Les déclarations stigmatisant l’Islam qu’il a pu avoir et l’action qu’il mène pour interdire aux musulmans de pratiquer leur culte sur notre commune, ne sont et ne peuvent être cautionnés par l’Eglise, car elles ne peuvent représenter le message de paix, de tolérance et d’amour dont ont la charge les hommes de Dieu », écrit Farid Kachour qui lance un appel à l’apaisement au maire de Montfermeil. Dans cette lettre, le responsable de la mosquée rappelle à Xavier Lemoine « que le pardon est le message de Jésus et de Dieu, et donc qu’il serait bon de pardonner les actions du passé de nos anciens représentants et de prendre en compte nos gestes d’apaisement afin de nous permettre la construction d’un avenir ensemble. »