« Le Maire de Montfermeil Xavier Lemoine arrivera-t-il à ses fins ? » Voilà la question posée par les responsables de la mosquée de Montfermeil. Depuis plusieurs années, entre la communauté musulmane de la ville de Seine-Saint-Denis et le maire du Parti chrétien-démocrate (PCD), c’est la guerre froide. Très froide même. Si bien que Xavier Lemoine a demandé au tribunal de grande instance de Bobigny de faire fermer le lieu de prières de Montfermeil — pour le moment une maison transformée en mosquée, en attendant la construction d’un véritable lieu de culte. Cette mosquée provisoire pourrait bien être, à partir de mercredi, fermée… définitivement. Si les anciens dirigeants de l’Association cultuelle des musulmans de Montfermeil ne sont pas exempts de tout reproche — ils avaient notamment fait construire un escalier sans autorisation —, force est de constater l’acharnement de la mairie.
Sans salle de prières, pas de future mosquée
L’association qui gère le lieu de prières devait être fixé sur son sort le 18 janvier dernier. L’audience avait finalement été renvoyée au 15 février. Après-demain, donc. Du côté de l’association, si on se félicitait de pouvoir « prier 4 semaines supplémentaires », on ne se fait aujourd’hui guère d’illusion. Malgré les efforts des dirigeants actuels de l’association — ils indiquent que « la situation est saine et toutes les erreurs et fautes faites par le passé ont été rectifiées du mieux possible avec les moyens » dont ils disposent —, le pessimisme est de mise. « Force est de constater que malgré toutes les mesures correctives et les bonnes volontés, remonter le temps s’avère impossible », déplore la direction de la mosquée de Montfermeil. Si celle-ci espère « vivement que le juge reconnaitra tous les efforts et actions » entreprises dans le but d’assainir la situation de la mosquée, Farid Kachour, vice-président de l’Association cultuelle des musulmans de Montfermeil et secrétaire général de la mosquée de la commune, et ses acolytes savent qu’une injonction de fermeture compromettrait largement le projet de construction de la future mosquée. « La fermeture de notre mosquée provisoire condamnerait la structure de financement de la construction de la future mosquée, financée exclusivement par les fidèles qui fréquentent régulièrement la salle de prières » actuelle. Si cette salle ne pouvait plus accueillir de fidèles, l’appel aux dons deviendrait difficile. Un cercle vicieux qui compliquerait la situation de la communauté musulmane locale…