Placé en garde à vue, Naoufal Ibn Ziaten a été libéré samedi soir. « Il est sortie de garde à vue et il sera convoqué au tribunal » ultérieurement, a annoncé l’avocat de la famille Me Méhana Mouhou.
A la mi-journée, le procureur de la République de Rouen (ouest), Pascal Prache, avait confirmé « qu’il (avait) été procédé au placement en garde à vue du chef de dénonciation mensongère de crimes ou délits » de Naoufal Ibn Ziaten.
Le fils de Latifa Ibn Ziaten disait avoir été agressé jeudi dans l’agglomération de Rouen avec son colocataire de 25 ans alors qu’il rentrait à son domicile en voiture. Une source policière avait indiqué dans un premier temps que trois personnes – deux hommes et une femme – s’étaient ruées sur eux après être sorties de leur voiture, leur portant plusieurs coups.
« C’est une agression inventée », a indiqué samedi une source policière, soulignant que « d’après les premières constatations, les enquêteurs ont eu des doutes très rapidement ». « Au vu des constatations, vu que la thèse de l’agression n’était pas crédible, les versions des deux supposées victimes étaient contradictoires », a ajouté cette source.
Les deux hommes se seraient en réalité battus entre eux avant d’inventer plus tard le récit d’une agression.
Selon cette source policière, ces révélations jettent de « sérieux doutes » sur une affaire survenue il y a un mois, lorsque des menaces et des inscriptions à la gloire du tueur jihadiste avaient été découvertes au domicile de Latifa Ibn Ziaten.
« Les enquêteurs ont de sérieux doutes sur des tags faits par des personnes extérieures », d’autant que « les tags sont intervenus juste avant que la police ne prévoie de retirer la protection policière » de Latifa Ibn Ziaten, souligne-t-on.
Pour l’avocat de la famille, ce qui s’est passé révèle avant tout la fragilité psychologique de son client.
« L’important, c’est que la vérité soit rétablie », a souligné le conseil de Naoufal IbnZiaten, dans un bref communiqué à l’AFP, à l’issue la garde à vue.
L’avocat parle d’un jeune homme « effondré » qui « mesure maintenant les conséquences de son appel à police secours pour signaler une agression fictive alors qu’il s’agissait de violence entre lui et un de ses amis ».
« Depuis l’assassinat de son frère par Mohamed Merah mon client est dévasté », a insisté son avocat, indiquant qu’il était par moments « en proie à des comportements inadaptés et (que) cette affaire met en lumière la nécessité d’une aide psychologique ».
Devenue un symbole de la lutte contre la radicalisation, Latifa Ibn Ziaten est la mère d’Imad Ibn Ziaten, un militaire français qui avait été la première victime du jihadiste Mohammed Merah. Celui-ci, en mars 2012, avait tué trois soldats puis, dans l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse, un professeur de religion, ses deux fils et une fillette de 7 ans.