L’objectif était de dédiaboliser encore un peu plus la formation politique. A Lille, en plein congrès de « refondation » du Front National, Marine Le Pen a été court-circuitée par une nouvelle affaire de racisme au sein de son propre parti. Et pas de la part de n’importe qui. Si Davy Rodriguez est directeur adjoint du Front National jeunesse (FNJ) et assistant parlementaire du député Sébastien Chenu, il est surtout l’un des assistants de Marine Le Pen.
Dans un enregistrement vidéo, on entend ce dernier s’en prendre à un videur de bar. Après une discussion agitée, Davy Rodriguez lance à l’homme : « Espèce de nègre de merde. » L’assistant parlementaire, comme l’a révélé BuzzFeed — avant d’avoir pu voir la vidéo — aurait également traité le videur de « sale Africain » et de « singe. » Ce que Davy Rodriguez nie « formellement », malgré les preuves. Selon lui, cette vidéo « est un pur montage » et l’affaire « une cabale politique. »
« Espèce de nègre de merde » : @DavyRodriiguez directeur adjoint du FNJ applique en direct l’invitation de Steve Bannon à ce que chacun exprime librement ses pulsions racistes. #CongresFN2018 pic.twitter.com/EgVk0O6aJt
— Claire Underwood (@ParisPasRose) 10 mars 2018
Les propos de Davy Rodriguez sont en tout cas une belle épine dans le pied de Marine Le Pen. A l’heure de la dédiabolisation, l’assistant parlementaire montre qu’un nouveau nom de parti ou une réorganisation de ce dernier ne changeront en rien l’essence du FN. Les balbutiements au début des révélations concernant Davy Rodriguez en disent long : les leaders du Front National ont hésité à s’exprimer sur le sujet avant de condamner les propos du directeur adjoint du FNJ.
Gilbert Collard a fini par réagir en affirmant que, « si les propos ont été tenus, comme l’a toujours fait Marine Le Pen, c’est la sanction. La porte tout de suite. Pas de quartier. » Pour l’avocat, « cet assistant n’a rien à faire chez nous. La réaction de Marine est la même que la mienne. Ne croyez pas que je sois isolé dans cette réaction. Elle a déclenché tout de suite des mesures d’enquête et disciplinaires. » De son côté, Sébastien Chenu a assuré avec « confiance » en son collaborateur.