« Le parquet a requis une mise en examen ainsi qu’un placement en détention. Le parquet craint sans doute que Tariq Ramadan, qui a un passeport suisse et un passeport égyptien, échappe aux autorités françaises. » Cette affirmation date de début février. Diffusée par France 2, puis reprise par le JDD qui cite une source proche du dossier : « Tariq Ramadan a deux passeports, un suisse et un égyptien », explique cette source.
Si Tariq Ramadan dispose d’un passeport égyptien, le placement en détention peut donc s’expliquer par un éventuel risque de fuite dans le pays du Proche-Orient. Dans les couloirs des autorités consulaires égyptiennes en Suisse, on indique que Tariq Ramadan « n’est jamais venu ici » pour établir un quelconque passeport.
« Tariq Ramadan n’est pas égyptien »
Dans l’entourage du professeur également, on dément catégoriquement. Selon Hani Ramadan, frère de l’islamologue, que LeMuslimPost a eu au téléphone ce mercredi, Tariq Ramadan n’a pas de passeport égyptien. Et pour cause : « Il n’est pas égyptien », assure le directeur du Centre islamique de Genève. Aymen Ramadan, frère aîné et neurologue reconnu par ses pairs, également joint au téléphone, se souvient d’ailleurs que, en 1995, lors de l’enterrement de leur père Saïd, « les autorités égyptiennes n’ont pas accepté que mes frère Bilal et Tariq accompagnent notre père à sa dernière demeure. »
En 1966, Saïd Ramadan, condamné par contumace, avait d’ailleurs perdu sa nationalité égyptienne. En 2013, dans un billet consacré à l’Egypte, son fils Tariq affirmait être « banni depuis 18 ans » du pays d’origine de sa famille après avoir critiqué les autorités au pouvoir. Dans son livre « Mon intime conviction », Tariq Ramadan confirmait d’ailleurs n’avoir qu’un passeport helvétique : « Je suis suisse de nationalité, égyptien de mémoire, musulman de religion, européen de culture, universaliste de principe, marocain et mauricien d’adoption », écrivait-il.