« Aujourd’hui, des citoyens hébergent des migrants pour les protéger des rafles. Ça ne vous rappelle rien ? » Plusieurs centaines d’activistes belges ont décidé de frapper fort, avec des slogans explicites, contre la politique migratoire des autorités de leur pays. En début de semaine, en pleine nuit, trois-cents militants ont détourné plus de deux-mille affiches publicitaires.
Le bruit des bottes…faut être sourd pour ne plus l’entendre #NotInMyName pic.twitter.com/2W4m248gVj
— JPBoublal (@JPBoublal) 7 novembre 2017
Cette campagne, baptisée « Not in my name » — comprenez « Pas en mon nom » — a envahi les stations de métros, les abribus ou encore les gares de tout le pays, indique 7sur7, après une nouvelle escalade de violence dans les propos des politiques : le secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Theo Francken, a par exemple promis de « nettoyer » un parc bruxellois dans lequel des exilés se réfugient habituellement avant de tenter de rallier le Royaume-Uni.
« La Belgique prive 1% de sa population de droits fondamentaux »
Alors que de nombreux citoyens ont décidé d’héberger des exilés pour leur éviter des « rafles » policières, des slogans choc fleurissent sur les murs, aussi bien en français qu’en flamand. Les activistes veulent ainsi sensibiliser les Belges aux méthodes utilisées par le gouvernement et la police : « Nous sommes convaincus que la plupart des citoyens belges manquent d’information concernant la politique migratoire de leur pays et ne cautionneraient pas les pratiques de leur gouvernement en connaissance de cause », estiment-ils.
Les activistes veulent ainsi « rappeler la nécessité de regarder la réalité en face à travers trois faits injustes et révoltants qui sont invisibilisés par le gouvernement. » En effet, rappellent les organisateurs de l’opération, « la Belgique prive 1% de sa population de droits fondamentaux », « près de 150 000 personnes sans-papiers sont privées de droits et de la citoyenneté, condamnées à la clandestinité, confrontées à la répression, aux arrestations, à l’exploitation et à l’enfermement en centres fermés » et « la Belgique enferme des enfants et des innocents, et le gouvernement belge prévoit de construire un nouveau centre fermé pour y enfermer des familles avec enfants mineurs. »