Ramtin Sabet, immigré iranien, a été démis de ses fonctions en février : il travaillait jusqu’alors au sein de la police de North Chicago, qu’il avait rejointe en 2006. Sous couvert d’humour, ses collègues le surnommaient “le leader de l’Etat Islamique”, le traitaient régulièrement de “terroriste” ou en lui demandaient s’il venait au travail à dos de chèvre. Ces commentaires déplacés, islamophobes et discriminatoires, ont légitimement poussé Ramtin Sabet à se plaindre de l’irrespect de ses collègues et du harcèlement continu de leur part. Il a témoigné auprès du Chicago Tribune que ses “frères en bleu” lui auraient demandé de tenir son arme “comme un terroriste musulman”, et se seraient moqués de lui en public : « Je mettais les menottes à quelqu’un, et ils continuaient de se moquer de moi, ils ne se sont pas arrêtés, même une fois arrivés à la station de police”, a-t-il raconté. L’ex-officier a porté plainte contre le département ainsi que contre la ville de North Chicago mais ses supérieurs sont restés de marbre. Pire, ils auraient déclaré qu’il n’y a eu aucun harcèlement ni acte discriminatoire de la part des autres agents. « Monsieur Sabet a été licencié pour avoir enfreint les réglementations du département. La ville prévoit de défendre et maintenir de pied ferme cette décision », a commenté le chef de la police, Richard Wilson.
Seul contre tous
Cependant, Ramtin Sabet explique qu’il aurait été démis de ses fonctions après s’être plaint pour des années de harcèlement “sévère et pervers” et d’attaques répétées envers sa religion, sa culture et même, son alimentation. Il se tourne alors auprès de la Equal Employment Opportunity Commission – organisation qui défend et renforce les droits des travailleurs – sans résultats. Après avoir demandé à voir ses supérieurs une nouvelle fois, et alors qu’il pensait discuter de sa plainte, Ramtin Sabet a été accusé de commentaires discriminatoires envers les juifs. L’ancien policier a nié de telles allégations, et c’est à ce moment là que ses supérieurs lui auraient fait part d’un “possible licenciement” pour avoir été “malhonnête”. Si les officiers de North Chicago ont confirmé que l’entrevue a bien eu lieu, ils ont cependant nié en bloc la teneur de l’échange. L’affaire est en cours.