Israël va obliger les ONG hostiles à sa politique à indiquer l’origine de leurs financement lorsque ceux-ci proviennent de l’étranger. Une loi faite pour museler toute opposition.
C’est une loi qui fait polémique. Et pour cause, la loi « Transparence », initiée par la ministre de la Justice, Ayelet Shaked, pourrait bien signer l’arrêt de mort des organisations non gouvernementales œuvrant pour le respect des droits de l’Homme et des résolutions de l’ONU en Palestine. Cette loi de la ministre d’extrême droite obligera les ONG à préciser l’origine de leurs donations venant de l’étranger. Jusque là, rien de grave. Sauf que la ministre de la Justice veut ainsi mettre la pression sur les pays étrangers, qui seront ainsi identifiés s’ils aident financièrement des associations d’opposition au gouvernement israélien.
Objectif : faire taire les opposants à la colonisation
Pour Ayelet Shaked, cette loi permettra simplement au pays « d’influencer Israël par la voie diplomatique, et pas en finançant à hauteur de millions de dollars ou d’euros des ONG qui essaient habituellement de promouvoir leurs opinions ». De son côté, le Premier ministre Netanyahu assure que la loi votée ce lundi était « démocratique et nécessaire ». Mais ce nouveau texte risque surtout de mettre en péril les soixante-dix ONG, financées par des pays de l’Union européenne comme le Danemark, la Suède, la Belgique ou la Norvège, qui travaillent sur la résolution du conflit israélo-palestinien.
Les responsables associatifs s’inquiètent d’une telle mesure, qu’ils estiment liberticide et qui doit permettre au gouvernement de museler toute opposition à sa politique. « C’est une loi dont le seul but est de réduire au silence et de marquer ceux qui osent faire entendre des critiques à l’égard du gouvernement ou contre les colonies », écrit le groupe Israel Peace Now. Le responsable de l’opposition, Isaac Herzog, juge que cette loi « illustre, plus que toute autre chose, le fascisme naissant qui s’insinue dans la société israélienne ». Preuve de la volonté du gouvernement israélien de faire taire les ONG d’opposition : les organisations qui soutiennent les colonies, même si elles sont financées par des pays étrangers, n’auront pas à indiquer d’où viennent leurs fonds. Deux poids, deux mesures, donc.