Ce texte a été voté à l’unanimité mercredi soir et doit maintenant passer à la Chambre des représentants avant d’entrer en vigueur, ce qui ne devrait pas poser de problèmes puisqu’il est soutenu à la fois par les républicains et les démocrates.
Il prévoit que le renseignement américain rende un rapport dans les six mois sur la répression au Xinjiang, région du nord-ouest de la Chine où des experts et des organisations de défense des droits humains accusent Pékin d’avoir interné dans des camps jusqu’à un million de musulmans, principalement d’ethnie ouïghoure.
Si la loi est définitivement adoptée, elle créera également au département d’Etat un poste de coordinateur spécial pour le Xinjiang, et demandera au chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo d’envisager des sanctions contre des responsables chinois chargés de cette politique, notamment le chef du Parti communiste pour cette région, Chen Quanguo.
« Il est grand temps que les Etats-Unis demandent des comptes aux responsables du gouvernement chinois et du Parti communiste pour ces violations des droits humains importantes et systémiques, et pour de probables crimes contre l’humanité au Xinjiang », a déclaré le sénateur républicain Marco Rubio, un soutien du président Donald Trump et coauteur du texte.
L’administration Trump a vivement dénoncé, à plusieurs reprises, le sort des Ouïghours. Mike Pompeo a estimé qu’il s’agissait potentiellement d’une « des pires taches dans le monde en ce siècle » et a promis de mobiliser la communauté internationale lors de l’Assemblée générale de l’ONU, dans deux semaines à New York.
La Chine, qui dément le chiffre d’un million de personnes internées et assure que les camps sont en fait des centres de formation professionnelle, a fustigé les « mensonges » du secrétaire d’Etat américain.
Mais des militants des droits humains et des élus démocrates déplorent que le gouvernement américain ne soit pas encore passé de la parole aux actes, ce qui montre, à leurs yeux, que le sujet n’est pas vraiment une priorité pour Washington.