Le gouvernement a déclaré que 3 hommes armés avaient attaqué l’école de police de la province du Baloutchistan vers 11h20 du matin, lundi. Lors de cette attaque, 2 gardes ont été tués, pendant que 700 cadets dormaient. Peer Jan Naeem, 23 ans, a déclaré que ses camarades et lui étaient “laissés à la merci d’Allah”. “Les hommes armés étaient munis de Kalachnikovs, ils tiraient aveuglément et lançaient des grenades,” ajouta-t-il. “Personne n’était là pour nous aider, nous nous sommes donc mis au sol et cachés sous les lits. L’un des attaquants a crié “Allah Akbar” avant de s’exploser.” Les autorités ont rapporté que la plupart des décès étaient causés par deux attentats-suicide. Elles ajoutent que le troisième avait été tué avant de pouvoir mener à terme son explosion. Plusieurs des cadets ont été blessés après avoir sauté par les fenêtres pour tenter de fuir. Cette attaque rappelle le massacre de décembre 2014, quand plus de 140 élèves de l’école militaire de Peshawar ont été tués. L’école de police du Baloutchistan est située loin du centre-ville, sur la route de Sariab, ce qui a compliqué l’intervention de l’équipe de sauvetage, qui a dû évacuer les victimes et les transporter à l’hôpital via ferry.
Le Pakistan : entre forces de police et terrorisme
Après l’attaque de l’école militaire de Peshawar, 2 groupes ont revendiqué les attaques : Daesh et le Mouvement des Talibans du Pakistan. Le message du Mouvement des Talibans du Pakistan à travers cette attaque était de venger deux de leurs hommes placés en garde à vue. Ils avaient d’ailleurs prévenu d’autres attaques. Ce mouvement était dirigé par Mullah Dawood Mansoor Hafzullah, un proche collaborateur de Baitullah Mehsud, un des dirigeants et fondateurs du mouvement taliban pakistanais, qui a été tué par un drone américain en 2009. Le Baloutchistan abrite une grande variété de groupes militants, incluant les sécessionnistes Baloutches et la direction des Talibans Afghans. La route de Sariab, composée de bidonvilles et de groupes ethniques divers, a longtemps été une cible privilégiée pour atteindre les forces de sécurité de Quetta. Il y a une forte présence sécuritaire dans la zone, avec plusieurs postes de police et de contrôle. Par ailleurs, l’école de police de Quetta avait déjà été attaquée 2 fois, en 2006 et en 2008.