C’était en août dernier. Le ministre saoudien des Affaires islamiques félicitait l’Etat hébreud’avoir « aidé plus de 4 000 citoyens musulmans à se rendre » au pèlerinage de La Mecque. Mais les temps semblent avoir changé. Le comité local israélien responsable de l’organisation des pèlerinages informe avoir été avisé que l’Arabie saoudite n’accepterait plus les passeports temporaires pour le prochain Hajj.
Une décision qui pourrait avoir une double conséquence : priver de pèlerinages aussi bien les Palestiniens que les Arabes israéliens. A Haaretz, Hajj Salim Shalata, président du comité du Hajj israélien, assure n’avoir « reçu aucune explication quant à la nouvelle directive » et avoir « tenté de faire appel à tous les organismes susceptibles de nous aider, sans succès. » La mesure s’appliquera également à la Omra. « A notre grand regret, tous ceux qui s’étaient inscrits au pèlerinage de décembre ne pourront pas y aller », continue-t-il.
Palestiniens et Arabes israéliens usent de passeports provisoires pour se rendre en Arabie saoudite : les premiers passent par les autorités jordaniennes puisque le passeport de l’Autorité palestinienne n’a aucune valeur réelle, tandis que les seconds sont obligés de faire faire un passeport provisoire, l’Etat d’Israël n’ayant pas de relations diplomatiques avec Riyad.
« Nous espérons vraiment que les citoyens musulmans d’Israël ne deviendront pas des ‘otages’ en raison des problèmes diplomatiques et qu’une solution sera trouvée rapidement afin de ne pas perturber des habitudes de longue date », indique une source à Haaretz.
Près de trois millions de personnes musulmanes risquent d’être affectées par cette mesure. Les Palestiniens vivant en Jordanie, au Liban, à Jérusalem-Est ou, donc, en Israël ne pourront donc rallier La Mecque. Une décision entrée en vigueur le 12 septembre dernier.