Ce jeudi matin, le président du CFCM rencontre le pape au Vatican. Une initiative d’un évêque français qui veut consolider le dialogue interreligieux.
Depuis les attentats terroristes des deux dernières années, entre catholiques et musulmans, l’entente n’est pas toujours des plus cordiales. Mais les responsables des deux religions tentent de réinstaurer le dialogue. Après les échanges par lettres interposées entre la Conférence des évêques de France et le Conseil théologique musulman, c’est aujourd’hui au tour du Conseil français du culte musulman (CFCM) de se rendre au Vatican pour y rencontrer le pape. Ce jeudi matin, le souverain pontife reçoit en effet Anouar Kbibech pour une discussion prévue depuis six mois déjà, bien avant l’assassinat du père Hamel donc. A l’ordre du jour également, un déjeuner chez le cardinal Jean-Louis Tauran.
Refuser les amalgames
Selon Libération, ce voyage en terre papale sera l’occasion de « déminer un terrain particulièrement instable et inflammable après les attentats terroristes qui ont frappé la France. » Le quotidien indique que c’est l’évêque d’Evry, Michel Dubost, qui est à l’origine de cette initiative inédite. Une initiative qui devrait une nouvelle fois raviver la polémique chez une certaine frange des catholiques, qui n’avaient plus reconnu leur pape lorsque ce dernier avait affirmé qu’« il n’est pas juste d’identifier l’Islam à la violence. » Du côté du CFCM, on voit dans cette rencontre « une reconnaissance du travail » de l’organisation musulmane « en matière de dialogue interreligieux. » Depuis l’acte terroriste de Saint-Etienne-du-Rouvray, « les évêques remarquent que des franges dans les milieux musulmans ne sont ouvertes à la rencontre », assure Anouar Kbibech, qui espère que sa rencontre avec le pape permettra de consolider ce dialogue interreligieux et de, une nouvelle fois, « rejeter tout amalgame entre la religion musulmane et les actes de violence ou de terrorisme. »