A chaque rentrée des classes ou lors des barbecues organisés à la fin de l’année, la question du halal à l’école refait surface. Cette fois, avec le nombre plus important des mairies Front national, la question se pose avec davantage d’acuité.
D’après la réglementation en vigueur, la cantine dans les établissements scolaires est un service public facultatif. Ainsi les usagers n’ont droit ni à sa création ni à son maintien. Lorsqu’elle existe, la cantine est gérée par différentes institutions. De ce fait, le conseil municipal gère les cantines dans les écoles, le conseil général celles des collèges et le conseil régional celles des lycées.
Ce service public est certes facultatif, mais est-il possible d’y servir des repas halal ? C’est la question que se posent de nombreux parents musulmans soucieux de fournir à leurs enfants des repas en accord avec leurs principes religieux. Dans les faits, cette question relève des autorités compétentes : conseils municipaux, généraux ou régionaux.
Cette question polémique est davantage abordée dans les cantines des écoles. Ici, c’est le maire qui décide si la cantine fournira des repas halal de substitution ou non. Dans certains cas, les enfants musulmans ont le choix de manger du poulet ou du poisson lorsque le porc est au menu. Dans d’autres cas, les enfants se privent de sources de protéines pour éviter de manger haram.
La polémique du halal s’invite dans les assiettes des écoliers
L’application des repas halal de substitution étant l’apanage du conseil municipal, et donc du maire, certains ont choisi d’introduire la politique à l’école. Sous couvert de la laïcité et sous fond d’islamophobie, des maires comme Robert Ménard à Béziers ont décidé de rétablir les menus avec porc là où ils étaient supprimés. « Il n’y aura pas de repas halal dans les cantines municipales » déclarait-il à RTL en avril 2014.
« Il n’y aucune raison pour que le religieux entre dans la sphère publique, c’est la loi », tançait Marine Le Pen. Elle ajoutait au micro de RTL : « Nous n’accepterons aucune exigence religieuse dans les menus des écoles ». Mais alors quid de la liberté de culte ? Comment des enfants musulmans peuvent-ils suivre leurs préceptes religieux si on les oblige à choisir entre un repas sans viande ou une viande haram ?
A l’inverse, le problème se pose lorsque le menu proposé est exclusivement halal. Ce fut le cas d’un barbecue organisé en juin 2013 dans une école à Montpellier où des merguez halal avaient été servies. Cette fête de fin d’année avait provoqué la colère de certains parents d’élèves qui ne voyaient pas d’un bon œil qu’on impose à leurs enfants de la viande certifiée halal. Selon Valérie Marty, présidente de l’association de parents d’élèves Peep, « les parents n’apprécient pas que les contraintes religieuses de certains s’appliquent à tous. L’école doit respecter une certaine neutralité ».
Malheureusement, aucun texte de loi n’existe pour trancher sur la question. Il serait temps que les députés se penchent sur la question et permettent à chacun d’exercer sa liberté de culte comme bon lui semble.
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