La pratique est connue depuis longtemps. Mais cette fois, les ONG passent à l’attaque. Accusée de falsifier les dates de naissance des enfants migrants voyageant seuls dans le but de les faire passer pour des adultes et ainsi de pouvoir les renvoyer en Italie, la police des frontières françaises va devoir répondre de ses actes. Sept associations italiennes ont décidé d’en référer à la Commission européenne et au ministère italien de l’Intérieur.
Les ONG ont réussi à réunir des preuves : au moins deux cas qui montrent que les dates de naissance des enfants ont été modifiées sur des documents portant la mention « refus d’entrer » sur le territoire français.
De nombreux exilés tentent de rallier la France en provenance d’Italie, notamment en utilisant le train qui passe par Vintimille. En mars dernier, des officiers patrouillant à la gare de Menton-Garavan, le premier arrêt pour ce train en France, aurait agi de la sorte. L’association Intersos assure avoir « vu deux mineurs, que nous connaissions bien, arrêtés par la police française. » La police aurait alors « écrit une date de naissance incorrecte sur le document de ‘refus d’entrée’ », continue l’ONG. Un des mineurs a pris une photo du document prouvant que sa date de naissance a été changée par rapport à celle qu’il avait déclarée.
Certes, l’association a « réussi à les empêcher d’être renvoyés », mais la pratique, si elle est généralisée, scandalise les responsables associatifs. Des accusations qui arrive alors que vient de se produire un autre épisode impliquant la police : cette dernière aurait pénétré dans une gare italienne pour contraindre un migrant nigérian suspecté de transporter de la drogue à faire un test d’urine.
Les associations accusent également l’Italie, reprochant à leur pays de ne pas avoir mis en place des procédures adéquates de regroupement familial. Ce qui laisse ainsi de nombreux mineurs seuls, qui tentent alors de voyager jusqu’en France à leurs risques et périls.