300 millions de dollars par an. Tel est le montant de la coquette somme mise en jeu dans l’ultime tentative des sénateurs américains de mettre sous pression le gouvernement de Mahmoud Abbas. Avec 17 voix pour et 4 contre, les membres de la commission sénatoriale des Affaires étrangères ont franchi le premier pas vers une possible suppression de l’aide financière américaine à l’Autorité palestinienne. Il faudrait encore que les deux chambres du Parlement américain – Sénat et Chambre des Représentants – leur emboîtent le pas pour mettre à exécution ce qui ressemble à des représailles économiques, suite à la mort d’un militaire américain d’un coup de couteau asséné par un Palestinien lors d’une visite en Israël. En votant ce texte, les sénateurs entendent ainsi couper court au système de rémunération instauré par les autorités palestiniennes pour venir en aide aux familles de prisonniers palestiniens, lesquelles peuvent recevoir jusqu’à 3500 dollars par mois. Les membres de la commission s’indignent ainsi du fait que les proches de l’agresseur du soldat américain poignardé, lui-même abattu par la police israélienne, reçoivent de l’Etat palestinien une compensation mensuelle.
Récompenser la bravoure des résistants palestiniens
Quand bien même les 17 membres de la commission à l’origine de l’initiative – tant républicains que démocrates – ont aussi fait pression sur la représentante des Etats-Unis auprès de l’ONU, Nikki Haley, pour qu’elle promeuve ce type de mesure auprès de pays alliés, du côté palestinien, la suspension des aides financières aux familles ne figure clairement pas à l’ordre du jour. Car il s’agit là d’une aide vitale pour des familles qui, par le fait que le maître de leur foyer – mari, père ou frère – soit emprisonné en Israël, ne disposent généralement d’aucune autre source de revenus. Et en versant cette compensation, l’Autorité palestinienne entend dans le même temps rendre hommage à la bravoure des résistants palestiniens dans leur lutte contre l’occupation israélienne illégale. Une position que partagent néanmoins de nombreux congressistes américains, opposés à une interruption de l’aide économique à l’Autorité palestinienne, synonyme selon eux, le cas échéant, d’une aggravation de la pauvreté, de l’instabilité et donc, de l’insécurité et de la violence, en Cisjordanie.