lundi 25 novembre 2024
10.2 C
Paris

La Première ministre néo-zélandaise saluée pour son empathie face à la tragédie

Quelques heures après l’attaque vendredi de deux mosquées à Christchurch par un suprémaciste blanc, qui a coûté la vie à 50 fidèles musulmans, Jacinda Ardern se trouvait dans cette localité de l’île du Sud, coiffée d’un voile, en témoignage de sa solidarité avec les familles des victimes.

Le lendemain, à Wellington, la dirigeante travailliste de 38 ans avait à nouveau la tête recouverte d’un voile, prenant dans ses bras des membres de la communauté musulmane sous le choc.

Ce témoignage de solidarité et de douleur partagée parle à de nombreux Néo-Zélandais qui se sentent aujourd’hui vulnérables, et représente un rejet des idées de haine véhiculées par le tueur.

« Elle n’a jamais eu à faire face à quelque chose d’aussi horrible », relève Vicki Spencer, du département des sciences politiques de l’Université d’Otago. « Ni aucun autre Premier ministre de Nouvelle-Zélande ».

« L’empathie a toujours été l’une de ses forces, et jamais on ne s’en est autant aperçu », dit David Farrar, auteur du populaire blog politique Kiwiblog.

« La photo d’elle à Christchurch portant un foulard sur la tête, l’air bouleversé, est une image puissante, qui a force d’icône. Je crois que Mme Ardern a été quasiment parfaite dans sa réaction à la tragédie ».

Jacinda Andern a dépassé ce rôle de consolatrice en chef pour affronter les défis posés par l’extrémiste australien qui, à l’insu des agences de renseignement, a pu venir dans son pays, acheter légalement des armes de guerre et commettre ce carnage.

(Photo by Dave Lintott / AFP)

Immédiatement après le massacre, la cheffe du gouvernement s’est donc attelée à ces problèmes, annonçant un changement de la législation sur les armes.

« Je sais qu’il y a actuellement de la douleur en Nouvelle-Zélande mais il y a aussi de la colère, il y a des questions auxquelles il faut répondre », a-t-elle dit lors de l’une de ses nombreuses interviews télévisées, d’un ton calme et rassurant.

La Première ministre de Nouvelle-Zélande a de nouveau adressé mardi un message de paix appuyé aux musulmans et promis de ne jamais prononcer le nom du tueur des mosquées pour l’empêcher d’acquérir la notoriété à laquelle il aspirait.

« Par cet acte terroriste, il recherchait beaucoup de choses, mais l’une d’elles était la notoriété », a dit Mme Ardern aux parlementaires rassemblés à Wellington, la capitale.

« C’est pourquoi vous ne m’entendrez jamais prononcer son nom. C’est un terroriste. C’est un criminel. C’est un extrémiste. Mais quand je parlerai, il sera sans nom ».

« Je vous implore: prononcez les noms de ceux qui ne sont plus plutôt que celui de l’homme qui les a emportés ».

Ce discours empreint d’émotion était porteur d’un message particulier à l’adresse de la communauté musulmane. Vêtue de noir, l’air solennel, la cheffe du gouvernement âgée de 38 ans a ouvert la séance par l’expression « salam aleykum ».

« Vendredi, une semaine se sera écoulée depuis l’attaque. Les membres de la communauté musulmane se rassembleront pour la prière ce jour là. Reconnaissons alors leur douleur », a-t-elle ajouté.

Devant le Parlement réuni en session spéciale, Jacinda Ardern a également déclaré que le suprémaciste blanc auteur du carnage de Christchurch, dans l’île du Sud, tomberait sous le coup de la loi la plus stricte.

L’extrémiste Brenton Tarrant, 28 ans, a été inculpé pour l’heure d’un chef de meurtre mais la justice n’en restera pas là. « Il fera face à la loi dans toute sa rigueur », a lancé Mme Ardern.

Elle a enfin répété qu’une enquête serait ouverte afin de déterminer comment l’Australien avait pu planifier et mener ses attaques en Nouvelle-Zélande au nez et à la barbe des services de sécurité.

Actualités en direct

Pourquoi de nombreux musulmans hautement qualifiés choisissent-ils de quitter la France ?

L'étude "La France, tu l’aimes mais tu la quittes"...

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Les brèves

Chems-Eddine Hafiz et la mosquée de Paris en plein « doute »

La Grande mosquée de Paris attend la Nuit du doute pour annoncer la date de l'Aïd. L'objectif n'est pas d'observer la Lune mais de s'aligner sur certains pays. Un procédé qui sème la zizanie.

Gaza : la censure de la vérité

La philosophe américaine Judith Butler ne participera pas aux conférences auxquelles elle était invitée, au centre Pompidou, après avoir rappelé que le Hamas était un mouvement de résistance.

Averroès et la solidarité des musulmans de France

En difficulté financière après la rupture de son contrat avec l'Etat, le lycée Averroès a obtenu plusieurs centaines de milliers d'euros de dons.

L’Allemagne récidive, après la Shoah

Le Nicaragua accuse l'Allemagne, devant la Cour internationale de justice, de faciliter le génocide perpétré par Israël à Gaza.

Israël : la fin de l’impunité ?

Des juges britanniques demandent au Premier ministre Sunak de stopper la vente d'armes à Israël et lui suggèrent de sanctionner les responsables israéliens.

Espagne : vers la reconnaissance de l’Etat palestinien

Le gouvernement espagnol veut reconnaître l'Etat palestinien avant l'été. L'annonce est prévue pour le 9 juin.

Sur fond de génocide en Palestine, l’iftar de la Maison-Blanche annulé

Les invités de l'iftar de la Maison-Blanche ont refusé de rompre le jeûne avec le président Biden qui doit, selon eux, revoir sa position sur Israël.

Editoriaux

Nos Categories