La presse étrangère s’est emparée de la polémique du burkini sur les plages françaises. Une presse qui n’est pas tendre avec notre pays…
Depuis quelques jours, et plus particulièrement depuis la polémique concernant la Journée burkini, la question du port du burkini sur les plages françaises fait débat. Villeneuve-Loubet, Cannes, Sisco, Leucate… Plusieurs municipalités ont posé ou comptent poser un arrêté municipal pour interdire cette tenue sur leur sol. Et le débat dépasse les frontières françaises. Le New York Times, qui adore critiquer la France, a d’ailleurs été très ironique sur la polémique qui agite l’Hexagone, en titrant : « La France désigne la dernière menace pour sa sécurité : le burkini. » Le Huffington Post américain indique, de son côté, que les arrêtés posés par les mairies contre le burkini sont « stupides et sexistes » et provoqueront « l’isolement d’une communauté », tandis que Le Guardian va jusqu’à proposer « 5 raisons de porter un burkini — et pas seulement pour embêter les Français. »
L’interdiction du burkini, une « intolérance irrationnelle »
Si, du côté des Américains et des Britanniques, on se moque ouvertement de la France, chez nos voisins européens, le débat sur le burkini s’est propagé comme une trainée de poudre. En Espagne, on se pose effectivement la question de l’interdiction de la tenue de plage portée par certaines femmes. Le Monde rappelle que, depuis deux ans, la municipalité de Vitoria, au Pays Basque, interdit le burkini, sauf si celui-ci est… en lycra. Mais une partie de la presse espagnole fustige la décision des maires qui ont pris un arrêté anti-burkini en invoquant des raisons d’hygiène. « Il faudrait peut-être alors réfléchir à l’interdiction des maillots, des lunettes de plongée et des combinaisons thermiques pour les frileux », écrit Berna Gonzalez Harbour, journaliste pour El Pais, parlant d’« intolérance irrationnelle. »
Du côté de la Nuova di Venezia, journal italien, on regarde ce qui se passe en France sans vraiment se sentir concerné… Le burkini n’a en effet jamais réellement envahi les plages italiennes et aucun arrêté anti-burkini n’est donc dans les tuyaux. « Je me soucie de la question de la sécurité dans son ensemble, mais je ne peux pas interdire à une femme de se baigner habillée », résume le maire de Jesolo, Valerio Zoggia, dans le quotidien transalpin. Enfin, la BBC pose la véritable question : comment « distinguer les nageurs en burkini et ceux en combinaison de plongée » ? Le Telegraph a tranché : pour lui, « les vrais ennemis de la liberté ne sont pas les femmes qui portent des burkinis, mais les politiques qui veulent les interdire. »