Le musée de l’Holocauste de Washington a retiré hier, le prix décerné en 2012 à Aung San Suu Kyi pour son combat contre la dictature et en faveur des libertés.
Le musée lui reproche d’ignorer le sort des musulmans rohingya, dont près de 690 000 ont dû se réfugier au Bangladesh depuis fin août 2017 pour fuir les violences de l’armée. Des violences qualifiées « d’épuration ethnique » par les Nations Unies.
« Nous avions espéré que vous, en tant que personne saluée pour votre engagement en faveur de la dignité humaine et les droits de l’homme universels, feriez quelque chose pour condamner et stopper la brutale campagne militaire, et exprimeriez votre solidarité avec la population rohingya », s’est justifié le musée dans un communiqué.
Mais « la Ligue nationale pour la démocratie, sous votre direction, a au contraire refusé de coopérer avec le enquêteurs des Nations unies et propagé une rhétorique de haine à l’encontre de la communauté rohingya », a ajouté le Musée en allusion au parti politique d’Aung San Suu Kyi.
En 2012, Aun San Suu Kyi avait reçu le premier prix « Elie Wiesel » par le musée de l’Holocauste, pour son « action courageuse et son grand sacrifice personnel » contre la junte birmane et pour sa lutte « pour la liberté et la dignité du peuple birman ». La militante a notamment passée quinze ans en résidence surveillée.
Elle a également reçu le Prix Nobel de la paix en 1991, avant de devenir en 2016 chef du gouvernement civil de la Birmanie. Mais depuis quelques mois elle est l’objet de critiques pour son manque de compassion envers les Rohingyas et pour sa complaisance envers l’armée.