Hier sur CNews, alors que le CRIF organisait son dîner annuel, le député FN des Pyrénées-Orientales Louis Aliot s’en est pris au Conseil représentatif des institutions juives de France. Selon lui, le CRIF a désigné le FN comme un « adversaire », tout en étant « beaucoup plus tolérant par rapport à d’autres lobbies d’islam radical ». Pour lui, l’organisation serait en partie responsable de la montée de l’antisémitisme, que le député FN tout comme Francis Kalifat le président du CRIF, imputent aux banlieues françaises.
« Pendant qu’il pointait le Front national, l’Islam radical a avancé dans les quartiers, a avancé dans les associations, a avancé dans l’espace public », critique Louis Aliot. Pour ce dernier, Francis Kalifat ne s’est « jamais attaqué » sérieusement à la radicalisation islamique dans certaines banlieues.
Pourtant, le président du CRIF est loin d’être complaisant avec les musulmans des banlieues, comme le montrent ses derniers propos à ce sujet. Dans une interview au Figaro, il estime que les jeunes musulmans des quartiers reprennent tous les clichés antisémites. Dans les posts sur Twitter suite à son discours, Francis Kalifat décrit « des regards plein d’hostilités dans les cages d’escalier » ou des « Allah Akbar boum boum je vais vous tuer », qui seraient prononcés.
« Quand nous sommes coincés entre l’antisémitisme musulman très présent chez les 15-25 ans et le statut de cible privilégiée pour les terroristes islamistes », a également indiqué le président du CRIF, faisant clairement porter la responsabilité de l’antisémitisme aux jeunes musulmans.
Lors de son allocution au dîner, le président a également tenu à donner plusieurs chiffres pour étayer sa thèse sur la provenance de l’antisémitisme.
Il a rapporté que 32 % des lycéens musulmans pensent qu’il n’existe qu’une seule vraie religion (CNRS 2017) et que 32 % des musulmans jugent la charia plus importante que la loi de la République, un chiffre avancé, assure-t-il, par l’Institut Montaigne en 2016. Une statistique faussement utilisée, comme nous le rappelions déjà à l’époque.
« Cet antisémitisme là est trop politiquement incorrect, car il est arabo-musulman. Il y a une telle crainte de stigmatiser les musulmans que l’on préfère renoncer à dénoncer des agressions antisémites », exprime de façon encore plus explicite le CRIF dans un de ses derniers articles sur son site.