Selon ce projet de loi, les fonctionnaires en position d’autorité devront « exercer leurs fonctions à visage découvert ».
Une personne désirant recevoir un service de l’Etat devra également avoir le visage découvert « pour permettre la vérification de son identité ou pour des motifs de sécurité », a indiqué le ministre de l’Immigration Simon Jolin-Barrette, devant l’Assemblée provinciale.
« Certains trouveront que nous allons trop loin, d’autres pas assez. Pour notre part, nous sommes convaincus d’avoir trouvé le juste équilibre », a-t-il déclaré plus tard lors d’une conférence de presse, précisant « qu’aucun accommodement ne pourrait être accordé en ce qui concerne l’interdiction de porter un signe religieux ».
Le crucifix présent dans la salle principale de l’Assemblée nationale du Québec sera déplacé à un autre endroit du bâtiment si le projet de loi est approuvé, selon une motion votée à l’unanimité par les députés.
« Pour moi, il est impensable que dans une société libre, nous légitimions la discrimination contre des citoyens en raison de leur religion », a réagi le Premier ministre canadien Justin Trudeau à la suite du dépôt du projet de loi, qu’il a reconnu n’avoir pas encore lu.
Cette promesse de campagne du Premier ministre du Québec François Legault est venue relancer un débat qui déchire depuis plus de dix ans le Québec et que les précédents gouvernements du Parti libéral et du Parti Québécois n’ont jamais tranché.
Pour parvenir à ses fins, le nouveau gouvernement provincial pourrait invoquer une clause controversée lui permettant de se soustraire à l’application de la Charte canadienne des droits et libertés, document constitutionnel qui garantit « la liberté de religion » et, à ce titre, le port de signes religieux ostentatoires.