Le constat est le même depuis plusieurs années. A la sortie de chacune de ses éditions, le « Guide Michelin » met à l’honneur les meilleurs chefs ultramarins, à condition que ceux-ci sévissent… dans l’Hexagone ! En effet, le célèbre guide qui distribue inlassablement ses étoiles aux meilleurs restaurants ne prend pas en compte les établissements des territoires d’Outre-Mer.
Le Guide Michelin a dévoilé ses étoilés. Rappelons-nous que les inspecteurs du Michelin ne se déplacent pas en ‘Outremer’ malgré multiples sollicitations. Voilà, voilà.
— CallMeMadly (@callmemadly) 21 janvier 2019
Une politique délibérée ? Du côté du célèbre guide rouge, on indique qu’il s’agit simplement d’une question de coûts. Car les inspecteurs sont salariés du groupe Michelin, et ils doivent se rendent, de manière anonyme, dans les restaurants référencés. Or, se rendre dans les territoires d’Outre-Mer coûterait trop cher.
Pourtant, les éditeurs du « Guide Michelin » avaient avancé la possibilité d’intégrer les restaurants ultramarins dans l’édition 2018 suite à une rencontre avec le critique gastronomique Christian Bidonnot, également animateur du site TopOutreMer, deux ans plus tôt. Sous condition de partenariats commerciaux permettant de compenser les frais d’hébergement, de transports, de restauration et de rétribution de ses inspecteurs.
Mais toujours rien en vue. L’édition 2019 du « Guide Michelin » boycotte toujours les territoires d’Outre-Mer. L’an dernier, Christian Bidonnot s’étonnait de la promesse non tenue par les éditeurs du livre rouge : « Malgré une pétition appuyée par nos politiques, nos organismes touristiques et nos syndicats professionnels, mes discussions avec le directeur international des guides », rien ne bouge, écrivait-il sur son blog, déplorant que « Michelin se déploie dans le monde entier et continue d’ignorer les professionnels d’Outre-Mer. »
Une décision qui a des conséquences économiques : « Quand on sait que sur les 90 millions de touristes venus en France en 2017, un tiers viennent pour la gastronomie en consacrant 13,7 % de leur budget à la restauration, on mesure le préjudice pour les hôtels et restaurants d’Outre-Mer », indique Christian Bidonnot qui continuera à batailler pour que le « Guide Michelin » s’intéresse enfin à la cuisine des DOM-TOM.