La Journée mondiale — en réalité française — contre le voile a réuni une centaine de personnes à République, ce dimanche. Un constat d’échec pour des revendications loin d’être légitimes.
Dimanche dernier, une centaine de manifestantes se sont réunies pour la Journée mondiale contre le voile. Une mobilisation minime pour une rencontre organisée par le collectif « Femmes sans voile », avec comme mot d’ordre : ôter le foulard islamique des têtes de musulmanes françaises. L’argument est éculé : « C’est facile de le porter en France. Mais ces femmes ne pensent pas à celles du Pakistan, d’Afghanistan ou d’Arabie saoudite, mineures à vie, qui peuvent mourir de ne pas le porter ». Pour les organisatrices du rassemblement, il s’agissait de montrer leur désapprobation vis-à-vis de cet « uniforme mortifère » et de refuser le voile, « patriarcal ». « Je peux me sentir musulmane tout en ne le portant pas, et en ne faisant pas mes prières. Je suis libre de vivre comme je le veux », explique l’une des initiatrices de la Journée mondiale contre le voile.
Journée femmes sans voile
ce dimanche 10 juillet, Place de la République pic.twitter.com/gjkhsqFiAH— Sérénade CHAFIK (@serenadechafik) July 10, 2016
Le collectif y va également d’une petite théorie du complot, selon lequel l’incitation au port du voile ferait partie d’une « stratégie politique des islamistes ». Et la France l’encouragerait. « Quand une femme dit qu’elle est libre de se voiler, tout le monde applaudit », se révoltent les organisatricse de la Journée mondiale contre le voile. « Ce qui est à la fois sexiste et raciste. Au nom du respect de notre culture, ils nous enterrent avec des mots gentils ». Les deux seules membres du collectif « Femmes sans voile » entendent bien lutter contre le « patriarcat ». Elles assurent être sous pression : « Vous savez, quand on rentre dans notre banlieue, personne ne nous protège », disent-elles. En attendant, le mouvement contre le voile, qui « humilie toutes les femmes » selon le collectif, a été peu suivi, à part sur les réseaux sociaux.