« Le gouvernement birman ne cesse de répéter au monde qu’il est prêt au retour des Rohingyas, mais dans le même temps les forces de sécurité continuent à les faire partir au Bangladesh. » Le constat d’Andrew Gilmour, sous-secrétaire général chargé des droits de l’homme de l’ONU, est terrible. Alors qu’Aung San Suu Kyi assurait qu’elle ferait tout pour faire revenir les exilés rohingyas, « le nettoyage ethnique des Rohingyas de Birmanie se poursuit », dénoncent les Nations Unies.
Et Andrew Gilmour rappelle que la méthode utilisée par l’armée est terrible : A base de « terreur et de famine organisée », les forces gouvernementales continuent de chasser les Rohingyas des villages. Derrière le beau discours d’Aung San Suu Kyi, ex-Prix Nobel de la Paix, les atrocités continuent.
D’un côté, les autorités locales affirment avoir interdit le mouvement nationaliste du moine bouddhiste Ashin Wirathu, surnommé le « nouvel Hitler birman. » Mais dans les faits, les Rohingyas, apatrides, sont toujours considérés comme des sous-citoyens et ne disposent pas des mêmes droits que les Birmans. Et alors que le chef adjoint de l’armée, le général Soe Win, a reçu hier le représentant spécial de l’Union européenne pour les droits de l’homme, celui-ci a répété sa volonté d’accueillir les Rohingyas. Sauf que le constat est amer : aucun musulman birman ne veut revenir chez lui. Les Rohingyas ont peur des militaires qui bloquent toujours l’aide humanitaire.