Le ministère russe des Affaires étrangères a publié un étrange communiqué de presse dans lequel il dit considérer « Jérusalem-Ouest comme la capitale de l’Etat israélien. » Dans ce document, le ministère se dit « très préoccupé par le conflit israélo-palestinien » et déplore que « la situation sur le terrain se dégrade continuellement. » Une « impasse » que la Russie aimerait éviter. Moscou rappelle qu’il « considère toujours la solution à deux Etats comme optimale et répondant aux intérêts nationaux des peuples palestinien et israélien, amis de la Russie, ainsi qu’à ceux de tous les pays de la région et de la communauté internationale en général. » S’il dit confirmer son « attachement aux décisions de l’ONU sur les principes du règlement, y compris concernant le statut de Jérusalem-Est en tant que capitale du futur Etat palestinien », le ministre des Affaires étrangères parle donc ensuite de Jérusalem-Ouest comme étant la capitale d’Israël.
La Russie et Israël, une amitié retrouvée en 2011
Une annonce qui risque de faire grand bruit au moment où la colonisation israélienne s’est accélérée. Déjà, l’annonce de transférer l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem avait fait polémique. Alors le communiqué de Moscou devrait faire grincer des dents. Une nouvelle fois, Vladimir Poutine montre son soutien à Israël : depuis août 2015, le Premier ministre Netanyahu s’est en effet rendu à Moscou quatre fois pour y rencontrer le président russe. Un record : jamais Netanyahu n’a rencontré de dirigeant autant de fois en si peu de temps. Lors d’une visite à Tel-Aviv, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev avait rappelé que « la Russie et Israël entretiennent d’excellentes relations diplomatiques, militaires, économiques, scientifiques et culturelles. » Depuis 2011, les liens ont en effet été renoués entre Russes et Israéliens après près de vingt ans de brouille. Parler du sort de Jérusalem aujourd’hui est en tout cas un pari risqué pour Moscou, qui risque de s’attirer les foudres aussi bien de la part des Palestiniens que des Israéliens. Une sorte de jugement du roi Salamon qui n’apporte pas de solution concrète et ne change rien aux problèmes de fond. Rappelons que l’ONU a demandé la « cessation immédiate » de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés, dont Jérusalem-Est.