Sous les murs du Kremlin, les manifestants portaient des affiches sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez la répression », « Nos enfants ne sont pas des terroristes » et « La lutte contre le terrorisme en Crimée, c’est la lutte contre la dissidence », selon des images de la télévision indépendante Dojd.
Une vingtaine de personnes, pour la plupart des hommes âgés, étaient présentes mais leur action a été rapidement interrompue par les forces de l’ordre.
Le site d’information Grani.ru a publié une vidéo montrant un policier demandant aux protestataires de replier leurs messages. La plupart ont coopéré, certains s’éloignant alors des lieux.
Sept manifestants ont toutefois été interpellés et emmenés vers un commissariat proche, selon l’ONG OVD-Info spécialisée dans le suivi des arrestations. La police moscovite n’a pas confirmé à l’AFP ces interpellations.
Emil Kourbedinov, un avocat représentant les Tatars de Crimée, a déclaré à l’AFP que le père d’un militant actuellement emprisonné, accusé d’être membre du mouvement islamiste radical Hizb ut-Tahrir, fait partie des manifestants détenus.
Selon Dojd, la manifestation est liée à l’examen par la Cour suprême russe, jeudi, de l’appel de quatre Tatars contre leur condamnation pour terrorisme. Ces quatre hommes avaient été condamnés en décembre 2018 à des peines de neuf à 17 ans de prison pour leur appartenance à Hizb ut-Tahrir.
Les Tatars de Crimée, une communauté musulmane majoritairement opposée à l’annexion de la Crimée par Moscou, subissent une forte pression de la part des nouvelles autorités.
La justice russe a non seulement interdit et qualifié d' »organisation terroriste » le Medjlis (assemblée des Tatars de Crimée), mais aussi fermé la chaîne de télévision de cette minorité.
Ancien président du Medjlis et dirigeant historique des Tatars de Crimée, Moustafa Djemilev a été privé en avril 2014 d’accès à la péninsule. Il s’est alors exilé en Ukraine, où il est devenu député.