« La loi contre l’Iran, la Russie et la Corée du Nord est clairement une action hostile qui recevra indubitablement une réponse de la part de l’Iran. » Ainsi s’est exprimé ce matin Abbas Araghchi, le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, dans le cadre d’une conférence sur la cybercriminalité qui se déroule actuellement à Téhéran. Le numéro deux de la diplomatie iranienne a averti que, même si elles n’avaient aucun lien avec le programme nucléaire, les sanctions prévues pourraient affecter l’accord conclu en 2015 avec les principales puissances mondiales. « Les Etats-Unis se sont engagés à appliquer [cet accord] de bonne foi et de manière constructive, de même qu’à s’abstenir d’entreprendre toute action qui en empêcherait la mise en oeuvre réussie », a-t-il tenu à rappeler.
Suspicion constante de l’administration Trump
Araghchi a néanmoins voulu souligner la récurrence de ce genre d’initiatives depuis l’accession au pouvoir de l’administration Trump. « Nous avons observé, avec fréquence, ce type d’actions hostiles de la part des autorités américaines », a d’ailleurs reproché le haut diplomate via l’agence de presse nationale IRNA. Une réaction tout à fait compréhensible de la part de Téhéran, qui ne peut guère dissimuler son indignation face à l’approbation, hier, par la Chambre des Représentants américains d’un projet de loi visant à adopter des sanctions supplémentaires contre Moscou, Pyongyang et donc, mis dans le même panier, Téhéran. Pour que la loi soit pleinement adoptée, il ne manque plus à la procédure que le feu vert du Sénat. Ainsi, Donald Trump remet-il en cause la sincérité de l’Iran dans l’application de l’accord nucléaire, alors même que le gouvernement de Rohani vient de se conformer à l’évaluation trimestrielle obligatoire, partie intégrante de cet accord signé sous la présidence de Barack Obama. Pas suffisant, semble-t-il, pour l’actuel locataire de la Maison Blanche, qui a menacé l’Iran de « grands problèmes » en cas de non conformité.