L’Arabie saoudite va entamer des négociations avec l’armée des rebelles chiites du Yemen. Une volonté d’apaisement alors qu’un cessez-le-feu a été annoncé et que des pourparlers ont été annoncés par l’ONU pour début avril.
Comme le disait l’écrivain Roger Mondoloni : « Depuis que les statistiques remplacent le jugement, ce n’est partout que chiffres au gouvernement. » De statistiques il est question dans ce conflit au Yemen, où le nombre de civils tués a été impressionnant depuis un an. De statistiques, il pourrait également être question au regard d’un échange de prisonniers qui, à lui seul, montre le déséquilibre dans cette guerre infâme, passée sous silence. Car 109 Yéménites, arrêté dans les zones d’opérations avoisinant la frontière sud de l’Arabie Saoudite, viennent d’être échangés contre 9 Saoudiens qui étaient retenus au Yemen. Début mars déjà, un caporal saoudien avait été remis à son pays en contre-partie de la libération de 7 Yéménites.
Depuis un an, une coalition de pays arabes, menée par l’Arabie saoudite, soutient le gouvernement yéménite en lutte contre des rebelles chiites houthistes et bombarde sans relâche le Yemen. En début d’année, un premier cessez-le-feu n’avait pas été respecté, selon des sources militaires yéménites qui dénonçaient des raids menés par les avions de la coalition arabe. Un autre cessez-le-feu vient d’être annoncé. Le 10 avril, les négociations doivent normalement reprendre pour offrir un « accès humanitaire sûr et sans entraves » aux millions de civils yéménites qui vivent « une tragédie sans nom », selon l’ONU. Plus 6200 personnes ont été tuées selon l’Organisation mondiale de la santé et plus de 30 000 blessés sont à déplorer. Anwar Gargash, ministre d’Etat des Emirats arabes unis, a indiqué que les interventions au Yemen avaient atteint leurs objectifs, réaffirmant que son pays est l’un des piliers de la coalition arabe.