Le président inamovible du Congo-Brazzaville s’est fait réélire lors du scrutin du 20 mars. Mais d’ores et déjà, l’opposition dénonce des élections truquées.
« On peut dire que notre peuple a gagné en maturité et en sens des responsabilités. Il a pris son destin en main. Et je dois donc rendre hommage à notre peuple. » C’est par ces mots que Denis Sassou-Nguesso a célébré sa victoire en « un coup K.-O. » Il est réélu président du Congo-Brazzaville dès le premier tour avec 60,39 % des voix. Guy-Brice Parfait Kolélas arrive deuxième avec 15,05 % des suffrages, le général Jean-Marie Michel Mokoko est quant à lui troisième, avec 14 %.
Denis Sassou-Nguesso a dû modifier la Constitution
Pour en arriver à ce succès, Sassou-Nguesso avait dû, en novembre dernier, modifier la Constitution de son pays pour espérer briguer un nouveau mandat. Un simulacre de référendum — le « oui » l’avait emporté à… 94 % — avait permis ce changement constitutionnel. Soutenu par la France sans qui le président n’aurait eu qu’à faire ses valises. L’opposition, qui avait déjà dénoncé des fraudes lors du référendum, estime que les résultats de la présidentielle sont « falsifiés. » Le général Jean-Marie Michel Mokoko a déclaré qu’il n’était « pas du tout disposé » à accepter les résultats.
Du côté du pouvoir, on indique : « Nous pouvons mettre en place une commission paritaire, à laquelle participeront les observateurs étrangers qui sont censés être neutres, pour regarder procès verbal par procès verbal, la réalité de ce qui est sorti des urnes. » Denis Sassou-Nguesso propose même à ses concurrents de recourir à des recours, dont les voies sont selon lui « connues » et « légales. »