Les élèves concernées de l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc (ISJA) retourneront en classe le 19 septembre avec l’uniforme réglementaire requis par l’école, « assorti d’un foulard de dimensions convenables, fourni par l’établissement et qui n’obstrue pas la tenue », a indiqué le ministère de l’Education nationale sur Facebook jeudi après une rencontre avec les représentants du lycée. Les élèves sont au nombre de 22, selon lui.
Une responsable de l’école s’exprimant sous le couvert de l’anonymat a confirmé les termes de l’accord, sans plus de commentaires.
Sainte-Jeanne-d’Arc est au coeur depuis des mois d’une controverse rare dans ce pays très majoritairement musulman et réputé pour sa tolérance religieuse. La polémique remonte à l’annonce faite au printemps qu’à la rentrée 2019, la tenue réglementaire se composerait de l’uniforme habituel et que filles et garçons devraient avoir la tête découverte.
Au moment de la rentrée la semaine passée, l’école a provoqué la colère de parents dont les filles n’ont pas été admises en classe alors que, pour certaines, elles fréquentaient l’école avec le voile depuis des années selon eux.
Des responsables politiques et religieux musulmans ont dénoncé la décision de l’école. Les manifestations contre l’interdiction devant l’école ont donné lieu à quelques interpellations.
L’école invoque son identité. La règle est la même à travers le monde dans tous les établissements de la Congrégation des soeurs de Saint-Joseph de Cluny dont elle relève, dit-elle. Elle souligne que les parents ont inscrit leurs enfants en connaissance de cause en signant le règlement intérieur.
Sainte-Jeanne-d’Arc compte quelque 1.700 élèves, pour une bonne part enfants de familles aisées ou d’origine étrangère.
Ancienne colonie française, le Sénégal, « République laïque, démocratique et sociale » selon la Constitution, compte plus de 90% de musulmans, qui vivent dans une grande concorde avec le reste de la population, principalement catholique.
Les Sénégalaises sortent généralement tête nue, coiffées d’une perruque à la mode ou d’un foulard aux couleurs éclatantes. Le hijab, qui ne laisse voir que l’ovale du visage et dont l’usage est courant ailleurs dans le monde musulman, reste marginal au Sénégal, où il est porté par des Sénégalaises aux pratiques rigoristes et par des étrangères.