Elue à la tête de l’Initiative féministe suédoise (IFS) en mars dernier, Victoria Kawesa a déclaré que le problème avec les immigrés vivant dans des zones dites “interdites” ou périphériques, ne réside pas dans l’Islam mais trouve son origine dans le comportement humain et le racisme. Elle explique que les enfants de cette école musulmane, qui ont été séparés en classe et dans les bus scolaires en fonction de leur sexe, était le résultat du « patriarcat” et ne provenait pas de l’Islam. L’IFS a été attaqué par un Hanif Bali, membre du Parti modéré, qui a rétorqué : “L’Initiative Féministe ne peut même pas analyser le problème, comment pourrait-elle y trouver des solutions ?” D’origine iranienne, Hanif Bali a grandi à Husby, une banlieue de Stockholm. Il rappelle comment ce genre de comportements et de décisions, similaires à celles qu’a imposées l’école islamique, était monnaie courante dans les banlieues. Un changement nécessiterait selon lui le soutien et l’engagement de la communauté musulmane, qui ferait alors pression. A son tour, Victoria Kawesa lui a répondu que “l’oppression patriarcale est au coeur des sociétés. La patriarchie existe dans toutes les religions, les nationalités et les couleurs de peau”. La leader politique parle d’un phénomène présent depuis des siècles, qui transcende les différents groupes existant au sein d’une société. “Le dénominateur commun est l’oppression masculine ainsi que la volonté de l’homme de dominer”, poursuit-elle.
Patriarcat et discrimination
Victoria Kawesa blâme aussi la discrimination comme facteur supplémentaire favorisant ce genre de problèmes : “Il existe une culture de lois racistes qui aggravent les problèmes et nous empêchent de voir les causes réelles de l’oppression du patriarcat ». Ce mardi, le Premier ministre suédois Stefan Löfven est aussi allé de son commentaire, qualifiant les décisions prises par l’école d’“écoeurantes”. « Je pense qu’une telle école devrait être fermée”, a-t-il conclu. Le programme télévisé Kalla Fakts de la chaîne suédoise TV4, a diffusé l’histoire, et en a profité pour discuter de la situation de la femme dans la périphérie de Stockholm. Une des femmes interviewées a confié avoir été harcelée par les fondamentalistes islamistes uniquement pour le fait d’avoir un chien. Les féministes vivant dans ces zones quittent d’ailleurs leur banlieue à cause du harcèlement constant. Une ancienne politique de gauche, Zeliha Dagli, a aussi décidé de partir après avoir essayé d’introduire et de faire appliquer des concepts féministes ; mais elle a été harcelée et menacée par une “police des moeurs”. La mairie de Husby a annoncé qu’elle allait essayer de régler le problème du harcèlement des femmes en mettant en place un programme féministe urbain, qui consisterait en la multiplication des réverbères urbains et en la délocalisation d’un café, afin que les femmes se sentent plus en sécurité.